Auteur/autrice : Laurent Bromberger

Les critères d’alerte maximale semblent atteints, vous vous attendez à une décision de fermeture imminente ? Oui, les dés semblent jetés. Mais cette décision de l’Etat pourrait se résumer à dire, «Il y a deux fous furieux qui roulent à 250 km/h sur l’autoroute, je la ferme.» Ce qui apparait comme une punition collective et donc une décision inique et catastrophique. On n’a jamais prouvé que nos établissements sont à l’origine de la pandémie. Or les gens ne vont pas s’arrêter de vivre, ils vont aller au théâtre, prendre le métro et les étudiants vont se retrouver dans des petits studios pour faire…

Après Saint-Tropez et son Sénéquier racheté en 2012, Thierry Bourdoncle, l’un des ducs de la limonade parisienne -très présent dans le quartier latin- a mis le cap sur la Côte fleurie vers les belles brasseries de Trouville et de Deauville. Après de longues négociations entamées en mars et remises en cause par le confinement, il a signé début août le rachat du groupe Van Colen (Le Drakkar à Deauville et à Trouville, Marinette, L’Annexe, Les Mouettes, L’hôtel Le Central et la boulangerie Central) pour un prix évoluant dans une fourchette de 15 à 20 millions quand le prix de départ tournait…

Celui qui a rêvé ainsi cet endroit devait avoir une idée arrêtée de l’art de vivre au temps des Lumières. Ici, pas de photos de tontons flingueurs au mur. C’est une pièce singulière du patrimoine des comptoirs parisiens qui s’offre aux yeux mêlant deux univers aux antipodes. Soit une ode aristocratique à l’art de vivre du XVIIIe dans le cadre d’un bistrot populaire qui a dû abreuver les ouvriers de chez Citroën trimant quai de Javel. Tout s’explique. Avant d’être un bistrot, Mon Rêve, créée en 1913, fut d’abord une crèmerie. Du lait et des claquos, on passa aux muscadets…

Pierre Troisgros est monté animer les fourneaux de Saint-Pierre le 23 septembre. Il y a rejoint son frère, Jean, mort en 1983 et son copain Paul Bocuse. Tous trois avaient fait les 400 coups comme apprentis chez Fernand Point, géant de la cuisine française, en sa « Pyramide » de Vienne. Les Troisgros n’étaient que deux au départ. Pierre était rond et jovial, moustachu et plutôt rôtisseur tandis que Jean plus élancé était le saucier de la paire. Après avoir perfectionné leur savoir-faire dans quelques belles adresses, ils avaient repris l’hôtel-restaurant paternel créé en 1930 devant la gare de Roanne. Peu à…

Faire revenir les clients au restaurant en plein Covid mais à quel prix ? Depuis que TheFork (ex-la Fourchette) a dévoilé sa campagne « Retournons au Restaurant » en partenariat avec Michelin et les Vins de Bourgogne – avec des réductions de 50% sur la carte, la polémique enfle. L’UMIH et le GNI, les deux principaux syndicats de la restauration ont publié le 17 septembre un communiqué commun pour déplorer cette opération « unilatérale qui va à l’encontre des engagements de la profession de reconsidérer dans l’avenir les promotions à tout crin, … de les remplacer par des actions de valorisation de l’offre…

Avec un recul de six ans depuis leur reconnaissance en AOC, les Terrasses du Larzac continuent d’avoir le vent en poupe. L’appellation languedocienne s’articule entre zones de piémonts et reliefs autour du Causse du Larzac. En forme de V, la zone d’appellation s’étend sur 32 communes et deux vallées et alterne terroirs argilo-calcaires, schistes, marno-calcaires, galets roulés, etc. Une diversité qui explique les différentes expressions du terroir. Royaume des cazelles et capitelles (abris de bergers), durant des siècles, les parcelles travaillées… en terrasses exigeaient un épierrement régulier. Ici, entre Larzac et Cévennes, le minéral se fait parfois spectaculaire. A preuve,…

C’est un grand vigneron ardéchois des bords du Rhône qui est décédé le 2 septembre à l’âge de 81 ans. Alain Voge, figure emblématique du Cornas mais aussi du Saint-Peray, s’est battu pendant 50 ans afin de redonner leurs lettres de noblesse à ces appellations de la rive droite du Rhône. Il a aussi mené bataille pour résister à l’extension du périurbain au détriment du vignoble. Alain Voge défendait le recours raisonné aux pesticides pour les vignobles aux pentes abruptes au nom d’une réalité économique… Difficile pour autant de le classer dans les tueurs de la biodiversité. Il suffisait pour…

Ce vermentino cultivé sur des vignes de 40 ans au domaine de Granajolo, (10 km au nord de Porto-Vecchio) fera oublier les turpitudes covidiennes telle l’incarnation d’un idéal de vin blanc méditerranéen renvoyant au meilleur de la Corse. Nez enjôleur pointant fruits blancs, aubépine, zeste d’agrume et once de pomme verte, bouche d’équilibre et d’élégance à la fois fraîche avec un peu de gras qui marque longtemps le palais. Il faut y voir la persévérance d’André Boucher qui travaille ce domaine avec sa femme Monika et sa fille Gwenaële. Depuis 1974, il a replanté les arpents de maquis en un…

Savoureux paradoxe. Comment un domaine du Cher créé en 1820 et baptisé Les Souterrains a-t-il pu offrir aux disciples de Bacchus un sauvignon aussi lumineux ? Il a une robe limpide d’or pâle et un nez charmeur mêlant pêche blanche et granny smith.  La bouche est ample et fraîche. Sa chair frissonne parfois sous une pointe d’agrumes ajoutant un surcroît de gourmandise à cet aimable blanc. On a là une sérieuse démonstration de l’aptitude du sauvignon à échapper à son image de clone qui lui colle tant à la peau. Tant ce cépage est devenu un standard international pour sa…

Ah ! siroter une bière au yuzu en savourant un curry japonais à l’ombre de grands marronniers laissant deviner entre leurs feuilles la silhouette toute proche de la Dame de Fer… Sans le masque des serveurs, on en oublierait presque le spectre rôdant du coronavirus. Jusqu’à la fin août, la terrasse de l’Aquarium de Paris sur les coteaux du Trocadéro est ainsi le domaine du chef japonais Keisuke Yamagishi. L’étoilé Michelin de 2018 a délaissé, le temps d’un morbide été, son restaurant Étude dans le XVIe pour ranimer les fourneaux du restaurant de l’Aquarium de Paris. L’endroit a été baptisée…

Il peut sembler surprenant de baptiser des cuvées « En passant ». Et pourtant, l’étiquette va comme un gant à ces deux IGP Pays d’Oc rouge et blanche du domaine Gayda. Ces « En Passant » facétieux donnent furieusement envie de se poser et de profiter pleinement de l’instant car il s’agit de cuvées éphémères de nomade en édition limitée, appelées à changer chaque année de terroirs et de cépages. Elles sont destinées à illustrer le potentiel créatif de Gayda. En version blanche, cet IGP pays d’Oc est à la fois gai, friand et tendu. Le muscat bien présent mais sans excès de sucre…

Clarevallis, champagne bio de Michel Drappier est un hommage à Saint-Bernard fondateur de l’abbaye de Clairvaux. Une micro-cuvée qui témoigne de son engagement vers le développement durable.