Thierry Marx, président de l’Umih.

En cet automne, on le voit partout : au 1^er étage de la Tour Eiffel avec sa Madame Brasserie, dans les bars du TGV, sur sa table étoilée du Mandarin Oriental, sur les lucarnes de MasterChef. Et voilà que Thierry Marx depuis fin octobre a donc une nouvelle casquette. Celle de président de l’Umih, premier syndicat patronal de la restauration.

Elu à la surprise générale, certains de ses proches ne s’expliquent pas encore un tel engouement pour l’Umih chez ce chef qui connaissait à peine le syndicat six mois auparavant. Il aurait été sensible, dit-on, aux sollicitations des membres d’Unions départementales qui regrettent qu’il n’y ait plus de grand chef à la tête du syndicat. Une nostalgie de l’ère d’André Daguin ? 

Une chose est sûre, Philippe Carrion ne l’a pas dissuadé. Son copain d’enfance de Ménilmontant et cofondateur avec lui des écoles Cuisine mode d’emploi (s) – l’a assisté pour cette campagne. Ancien «dircab » à la mairie PS du XXe arrondissement, c’est un expert des campagnes électorales. Une expérience qui s’est avérée précieuse. Aujourd’hui, Philippe Carrion est Conseiller du Président à l’Umih, l’homme lige de Thierry Marx à l’Umih chargé de suivre pour ce dernier tous les sujets chauds du syndicat qui ne manquent pas.

Beaucoup relevaient néanmoins mezza-voce une lacune dans le CV de Thierry Marx qui aurait pu s’avérer rédhibitoire pour la candidature du Chef à la présidence d’un syndicat patronal ; celle de ne posséder aucun fourneau en propre. Ouf ! la reprise de la Marée (Paris 17) concomitante à l’élection est venue combler opportunément cette faille. Car longtemps jusqu’alors ses « employeurs » ont été des grands groupes -Sodexo à la Tour Eiffel pour sa Madame Brasserie ou le groupe hôtelier Mandarin Oriental. 

Son poids médiatique a dû jouer à plein. Sans doute ses partisans à l’Umih ont jugé que c’était le bon choix pour rajeunir l’image de l’Umih, attirer et faire revenir les jeunes dans des affaires où il en manque tellement. Quitte à compenser cette désaffection des jeunes nationaux par une régularisation des sans-papiers œuvrant dans la restauration. Sans oublier également d’ancrer la restauration dans une approche prenant davantage en compte l’environnement, le locavore et une alimentation carnée limitée.

Mais qu’on ne se méprenne pas, Thierry Marx est un « politique» . Il l’a démontré dès les premiers jours de son mandat en refusant de se faire forcer la main pour rejoindre un projet de nouveau syndicat  créé par le GNI, le GHR, le jugeant « trop bien ficelé » et ce malgré un « encouragement » de Bruno Le Maire … 

Au contraire, lui prêche pour sa « Maison Commune ». Une chose est sûre, entre envolées des prix des matières premières et des factures énergie sans oublier le remboursement des PGE, les nuages s’accumulent et le coup de feu risque de durer … Son expérience de guerrier – para, casque bleu au Liban et combattant des phalanges chrétiennes- ne lui sera sans doute pas inutile.