Auteur/autrice : Laurent Bromberger

C’est un des plus jolis villages d’Alsace. Celui de la gaieté et du cœur léger, du fifre et du ménestrel. Sa « Pfifferdaj », (Fête des Ménétriers), vieille fête Alsacienne de 600 ans, a lieu chaque premier dimanche de septembre. 25 000 visiteurs s’y pressent. Ses vins réputés depuis le Grand Siècle de Louis XIV y sont aussi pour quelque chose. Au XIXe siècle on disait encore qu’un litre de Ribeauvillé valait deux litres de Riquewihr… La faille géologique de Ribeauvillé explique-t-on sur place assure une impressionnante diversité de nuances dans les expressions minérales des grands cépages alsaciens. A commencer par le…

Après des années noires, le Languedoc-Roussillon retrouve des couleurs. Le 18 décembre, le CIVL (Comité Interprofessionnel des Vins du Languedoc) a dévoilé des résultats encourageants. «Aujourd’hui on récolte le fruit de nos efforts» ont expliqué en substance les membres du CIVL avec l’impression de revenir de loin. «Entre 2005 et 2010, le Languedoc viticole a traversé en silence la pire période de son histoire perdant un vigneron sur deux. Une année, il n’y a même pas eu aucune installation. Je me suis demandé ce qu’on allait devenir » a confié Frédéric Jeanjean président du Conseil interprofessionnel des vins AOC du…

Et si les côtes de Bourg avaient fait le bon choix ? Celui de rester à l’écart de l’aventure des côtes de Bordeaux*. Longtemps réputé vin conventionnel, le genre de bouteille que l’on commandait aux termes d’un consensus minimaliste entre convives craignant l’audace, les côtes de Bourg commencent à sortir des sentiers battus. Oublié le complexe de la rive droite de la Gironde -face aux nobles médocains de la rive gauche- et la recherche de la standardisation gustative à la bordelaise. Depuis quelques années, certains se sont mis à produire dans le vignoble de jolies choses à de très…

Et si Lyon n’était pas la capitale gastronomique française ? Et si c’était Vienne, 25 km plus au sud en longeant le Rhône, à qui revenait le titre de berceau de la gastronomie et de la civilisation du vin en France. Il y a 2000 ans, la grande ville romaine, trait d’union commercial de la Méditerranée et de la Germanie, toisait ses voisines avec son forum, son temple d’Auguste et de Livie (encore debout), ses entrepôts, son théâtre antique (celui qui accueille chaque été le festival de jazz). Vienne alors si prospère qu’un notable de la ville avait obtenu de…

Au sud de Lyon sur les bords du Rhône, VF ne signifie pas forcément « version française » mais Vidal-Fleury. Du nom de la plus ancienne Maison rhodanienne encore en activité. Fondée en 1781, six ans plus tard elle recevait la visite d’un certain Thomas Jefferson, alors ambassadeur de la jeune république américaine. La maison a survécu à la Révolution et au phylloxéra un siècle plus tard. Seul le manque de vocation viticole des héritiers dans les années 80 ont poussé à sa vente. C’est Marcel Guigal qui la racheta. Il la connaissait un peu puisque son père, Etienne, y avait été…

Lasserpe ne coupe pas la Ficelle Comme chaque année fin novembre, la sortie du premier Saint-Pourçain est l’occasion de jolies petites javas bistrotières. Et comme toujours depuis 27 ans, la tradition de la Ficelle veut que la bouteille soit illustrée d’un dessin réalisé par un spécialiste de bande dessinée ou un illustrateur de presse. Pour 2014, la création a été confiée à Lasserpe qui signe essentiellement dans Sud-Ouest, Marianne, l’Equipe, L’Echo des Savanes, Psikopat,.. et fournit des images à l’agence Iconovox. Il rejoindra d’autres caricaturistes et dessinateurs de BD devenus amis des vignerons de Saint-Pourçain et « Compagnons de la…

Tout seul à peine ouvert, on le dirait reclus sur lui-même comme le « Papet » Montand dans Manon des Sources. Puis, il semble tellement concentré qu’il en deviendrait presque âcre. Laissez-le reposer une heure au moins et partagez-ce Rasteau 2010 sur une canaillerie du style groin de cochon confit passé à la poêle et servi sur un lit de mâche. Et là ce Rasteau -assemblage de Grenache noir 50 %, Syrah 35 % et Mourvèdre 15 %-révélera sa puissance et son potentiel de métamorphose. Magie d’un vin marqué par des arômes d’épices douces et de cuir et une bouche…

C’est un domaine de 50 ha au cœur de la Touraine où l’on s’efforce de remplir la promesse de son nom. Arnaud et Laurent, les deux fils de Jean-Louis Saget, vigneron réputé de Pouilly-sur-Loire, ont souhaité y faire des vins modernes et joyeux, en contre-écho avec leur époque. Pour faire ce vin contemporain tourné vers l’avenir, ils ont remis en question bien des dogmes et des traditions. A commencer par les étiquettes des bouteilles. Plutôt que la représentation traditionnelle d’un château, ils ont choisi des dessins poétiques qui évoquent le bonheur et l’enfance et des noms qui sortent de l’ordinaire…

Depuis qu’ils ont quitté Interloire (l’interprofession des vins de Loire), les vignerons de Montlouis-sur-Loire creusent désormais seuls leurs sillons. Dans ce vignoble de têtes brûlées, on s’accroche quand les années, entre gel et grêle, se font douloureuses et que le rendement tombe parfois sous les 10hl/ha. Mais lorsqu’ils organisent une dégustation pour la presse, les vignerons proposent une sélection aussi concentrée qu’audacieuse de vins choisis par eux-mêmes à l’aveugle. La méthode a causé au départ quelques remous parmi les membres, mais le résultat est là. La personnalité Montlouis s’affirme chaque année un peu plus à mesure que chacun affine son…

Chic, une nouvelle appellation ! Voici le « Producteur artisan de qualité ». Elle a été pondue par le Collège Culinaire de France, club créé en 2013 par 15 grands chefs français pour promouvoir les « restaurants de qualité » et qui revendique 800 établissements en 2014. « L’Artisan de qualité » a été lancé en grande pompe en présence d’Alain Ducasse flanqué de Thierry Marx, d’Alain Dutournier et de Yannick Alleno lors d’une conférence de presse donnée le 18 novembre pendant le salon Equip’Hotel. «Nous partîmes 125, nous revînmes 10 000….et nous séquestrâmes le ministre…» Avec cette appellation, il ne s’agit rien de moins que…

Christophe Raoux, un cuisinier canaille pour café impérial L’impératrice Eugénie aurait sûrement apprécié sa tête de veau sublimée et les frères Pereire, son pot-au-feu. Depuis 2009 qu’il préside les fourneaux de cet impérial Café de la Paix, Christophe Raoux a apporté bien du nouveau. En tout cas, sa cuisine cartonne et il est à l’origine de belles progressions du chiffre d’affaires. Il faut dire que, venu de chez Ducasse où il a assuré les ouvertures des bistrots ducassiens à New-York, il connaît ses classiques et sait les revisiter. C’est au sous-sol que sont travaillées toutes les matières premières. Un dédale…

La réouverture de la Brasserie L’Alsace sur les Champs-Elysées mettra-t-elle un terme au lent déclin du chef d’œuvre gastronomique alsacien qu’est la choucroute ? En 20 ans, sa consommation par habitant est passée de 1kg à 800 g/an. Outre-Rhin on en mange deux fois plus. Les choucroutes en conserve n’ont pas laissé que de bons souvenirs. Une chose est sûre, la profession de choucroutier n’est pas une sinécure. Sans passion, ni conviction, pas question de faire ce métier. Au prix très bas où elle est vendue et compte tenu des investissements en cuve et silos, le produit demeure difficile à…