Auteur/autrice : Laurent Bromberger

Voilà un vin qui vous marque. A l’orée de l’automne, ce bien nommé Clos des Grives du Domaine Combier, réputé depuis un demi-siècle pour ses Crozes-Hermitage, ne ressemble pas à ces côtes-du-Rhône si corsés qu’ils évoquent des acteurs débutants déclamant leurs tirades. Ce Clos des Grives incarnerait plutôt un gentilhomme de province dont la grâce et le bon sens (de la terre) semblent des évidences dès le nez passé au-dessus du verre. Impression renforcée au palais par la souplesse et le fondu des tanins, le tout dans une subtilité désarmante faite de quelques notes d’épices. Malgré ses vignes quinquagénaires, ce…

Les crémants poursuivent sur leur lancée. Leur fédération qui réunit les sept régions productrices devrait ouvrir ses portes aux Savoyards dont le crémant a été reconnu par l’INAO. Au niveau national, la consommation de crémant est marquée par un certain chauvinisme. Le consommateur choisit d’abord souvent celui de sa région. Crémants de Bourgogne pour le Dijonnais, crémants de Loire pour l’Angevin ou le Saumurois…etc. Cette « consommation chauvine » explique que le crémant ne perce pas encore dans le CHR parisien tant la proximité du vignoble champenois rend difficile sa pénétration. Mais la réputation des crémants s’étend car il s’agit de vins…

Ce jeune viticulteur exploite un vignoble situé au cœur des coteaux sud d’Epernay. Ses vignes s’étendent sur 4.40 hectares éclatées en 36 parcelles réparties sur les communes d’Epernay, de Moussy, de Vinay et de Pierry. Pascal Lejeune y cultive les trois cépages, champenois avec une prédilection pour le pinot meunier à 64 %. Son brut est un « petit » champagne idéal pour se mettre l’âme en joie dès l’apéritif. Assemblage de 20% de Chardonnay et de 80% de Pinot Meunier pour 1,3 cl  de liqueur. Il présente une belle finesse de bulles, au nez des arômes de pâtisserie, de foin et…

Décidément Fronton continue de cultiver sa différence avec des vignerons dont les bouilles témoignent qu’ils se démènent pour sortir des vins en accord avec leur terre et leur idée de la viticulture. Des femmes et des hommes qui font corps autour de leur Négrette. Leurs vins sont croquants, joyeux et fruités avec une structure directrice forte. Cette façon de faire semble presque devenue une marque de fabrique pour ces vins de Toulousains que les Parisiens goûtent de plus en plus. On peut avoir la meilleure stratégie de com, si le produit ne suit pas, le terrain le fait payer. Voilà…

L’héritière du Premier Grand Cru Classé Château Mouton-Rothschild, Philippine de Rothschild, s’est éteinte à 80 ans le 23 août. Son nom et son ascendance ne lui ont pas apporté que du bonheur. En 1944, alors que son père, Philippe, sixième génération de la branche anglaise des Rothschild, se bat à Londres pour la France Libre, elle est arrêtée par les nazis avec sa mère, Elisabeth Pelletier de Chambure. Elle échappe miraculeusement à la déportation contrairement à sa mère qui sera envoyée à Ravensbrück et y décédera. Contre toute attente, c’est vers le théâtre que Philippine s’oriente. De 1958 à 1964,…

Ce pinot blanc 100% n’est produit que les années exceptionnelles par Chassenay d’Arce, la plus importante coopérative champenoise par son vignoble (325 ha). Son champagne, « méridional », est celui de la Côte des Bar et de la vallée de l’Arce connu pour la prédominance absolue du pinot noir dans l’encépagement. Sauf que quelques parcelles ont été plantées dans les années 50 et 70 en pinot blanc et préservées par les vignerons locaux.Lors des années exceptionnelles, ils en tirent un champagne qui développe au nez une sérieuse complexité même si l’on identifie des notes d’amandes et des fragrances de fleurs blanches. La…

Comme le baron Pierre-Paul Riquet et son Canal du Midi, la baronne Philippine de Rothschild a visiblement été animée par la même idée de rapprocher l’Atlantique et la Méditerranée. Et ce, pour faire un grand vin, une synthèse du Médoc et du Languedoc. Après ses succès californiens d’Opus Wine dans la Napa Valley et d’Almaviva au Chili, la création de Baron’Arques à Limoux avait sonné l’heure du retour au pays pour la société Baron Philippe de Rothschild SA. En 1998, la Baronne achète un domaine de 110 ha dont 43 de vignes à Saint-Polycarpe près de Limoux. Le domaine de…

Les Vignerons de Buzet sont des rêveurs. Et par les temps qui courent ça ne fait pas de mal. Le dernier né de leur gamme est justement baptisé « Oniric ». Un 100 % cabernet-sauvignon, fruit d’une sélection parcellaire draconienne. Un vin avec de la structure. Ouf ! ses tannins arrondis durant deux ans ne vous emportent pas la bouche. La sienne est charnue avec un boisé délicat qui lui apporte juste la pointe de saveur vanillée qui lui donne son élégance. Bref, Oniric n’est pas le petit vin rêvé de l’apéro, plutôt celui d’un joyeux souper gascon et gourmet. D’ailleurs…

5 ha de vins sans IG à 200 hl/ha pour 15 ha d’AOC à 40 hl ! La formule magique du « professeur » Chapoutier Michel Chapoutier n’est pas qu’un bon assembleur de syrah rhodanienne. Le président du syndicat de l’AOC Hermitage est aussi un bon artificier. Il connaît les proportions pour faire un bon détonateur. Les siennes sont simples. Et elles devraient faire bondir les puristes du terroir mais parler aux petits vignerons en manque de trésorerie. Même si nombre de ces derniers ont -par atavisme- de sérieuses réserves vis-à-vis des négociants… Pour le nouveau patron du syndicat des négociants (l’Union des…

Wagyu ! Wagyu ! Le cri de ralliement au bœuf persillé nippon sonne enfin vrai sur Paris. Les Japonais ont obtenu le droit d’exporter leur bœuf en Europe. Et la démonstration est éclatante dans le palais avec cet arôme sucré qui lui est propre. Rose marbré d’un gras éclatant, la graisse de Wagyu contient une grande quantité d’acide oléique qui lui donne cette saveur très éloignée des « faux bœufs de Kobe » élevés en Espagne et vendus dans certaines boucheries et restaurants de la capitale à des prix « bigmalyonesques ». Quant à sa texture moelleuse, la simple pression de la langue fait…

Sacré brouilly ! C’est l’un des crus du beaujolais les plus présents dans les bistrots de Paris. Et pour cause, c’est aussi le cru du beaujolais le plus étendu avec une superficie de plus de 1300 ha. Il s’étend sur les pentes basses du mont Brouilly, celle du haut étant réservées à l’appellation Côte de Brouilly. Ses expressions aromatiques diffèrent selon que le gamay est planté sur des coteaux de granit rose, des éboulis argileux ou des petites collines calcaires. Evoquant une facilité à boire par son goût de raisin et de fruits rouges, (fraises et framboises), un bon brouilly…

C’est un domaine historique et somptueux  proche de Puy Lévêque qui s’étend sur 30 ha au fond d’une boucle du Lot. En patois local, cayrou signifie cailloux. C’est une indication sur son terroir et le caractères de ses vins. Cayrou a été repris en 2008 par Georges Douin. Avec son gendre, Julien Gouraud, cet ancien dirigeant de Renault, a totalement revu le parcellaire, investi dans une cuverie moderne et  initié une conversion en bio. Le domaine est certifié bio depuis 2012. «Je suis convaincu que d’ici 50 ans, les pesticides ne feront plus d’effets sur les maladies de la vigne» explique Georges Douin pour justifier ce…