Auteur/autrice : Laurent Bromberger

Face à la gare Saint-Lazare, Garnier est une brasserie statutaire et iodée à point. Elle pourra faire l’affaire avant le départ d’un train pour Caen ou l’arrivée espérée d’un flirt havrais. Belle terrasse avec – rareté de nos jours – une cabine d’écailler moderne comme le poste de commande de Star Trek pour envoyer des huîtres Utah Beach et autres Gillardeau. A l’intérieur de ce paquebot à plusieurs ponts, la croisière s’amuse. Le lieu semble structuré autour de son escalier central. Le bruit des assiettes et du service met en appétit. Les prix sont replets comme des ventres de notables…

Quand les frimas s’abattent sur la capitale, les vieux bougnats qui parlent encore un peu l’occitan vous lancent s’ils vous apprécient un « Recotate ! » (« tiens-toi au chaud ! »). Pour ce faire, le mieux est alors de se masser autour du Cantou, le foyer. Et justement Cité d’Antin à deux pas des Galeries Lafayette, il y a un Lou Cantou.  L’affaire n’est pas neuve mais la nouvelle équipe qui l’a reprise fin 2019 a réussi à incarner ce que son nom laisse entendre puisqu’on s’y tient au chaud avec allégresse. La porte poussée, le son laisse entendre une bonne humeur devant…

Depuis deux ans, les poulains galopent pour picorer l’avoine servie par une fameuse Pouliche. Ils n’ont pas tort car les trompettes de la renommée n’ont pas été mal embouchées à son sujet. Aussi belle que douée, la Cheffe Amandine Chaignot après des années de fourneaux prestigieux de la capitale a ouvert un restaurant qui tient la corde. Certes, elle n’est plus souvent dans son pré mais elle a mis en place une équipe efficace et souriante qui fait l’affaire. La cuisine et l’ambiance du restaurant doivent beaucoup à l’effet de surprise du menu concocté selon les arrivages. Donc, ici pas…

Sacré vignoble que celui du Château Vaugelas. Situé à  l’aplomb de la faille des Corbières, dans la vallée de Lagrasse,  il s’étend sur 144 ha et se compose de quatre terrasses de galets, de schistes, d’argile et de graves. La famille Bonfils ne manque donc pas de parcelles diverses pour composer de bons vins. D’autant que les grains sont bichonnés : vendange manuelle, égrappage et tri. Ainsi, ce Château Vaugelas 2019 répond à l’idée que l’on se fait d’un rouge Languedocien. Une robe sombre et profonde, des arômes épicés et de fruits rouges mûris, une bouche charnue avec une belle…

En appellation Viré Clessé, le Domaine Michel vaut le détour avec ses 21,5 ha de parcelles de chardonnay de 60 ans d’âge moyen exposées au levant. Il en sort une gamme de blancs bourguignons à point aux arômes floraux avec plus ou moins de gras en bouche, au fruit délicat pour les cuvées jeunes et au profil plus ample et puissant pour les cuvées anciennes élevées en fûts. Les Michel sont établis à Clessé depuis 1850. Et la septième génération est à l’œuvre. Comme leurs aïeux, Denis, Franck et Vincent s’attachent à préserver les caractères de leur vignoble. Labours, vendanges…

Les blancs Pierre Amadieu – les Hautes-Rives 2020 Assemblage de clairette (50%), grenache blanc ( 30%) et roussanne (20%). C’est un vin plein de vivacité, marqué par des notes florales de tilleul et des pointes d’agrumes. La bouche est fine et délicatement minérale. Prix : 9,70€ pierre-amadieu.com Domaine Brusset Les Travers 2020 Parfum de fleurs blanches pour cet assemblage de roussanne, grenache blanc, clairette et viognier. Quant à la bouche, elle évoque l’abricot et de façon plus subtile la mangue. Une légère amertume en final renforce l’idée d’un vin de gastronomie, idéal par exemple sur un carpaccio de saint-jacques.  Prix…

Les vignerons de Cairanne ont fêté leur 5 ans de cru. Le 10 février 2016, le comité national de l’INAO après huit ans d’instruction faisait de Cairanne le 14ème cru des côtes-du-Rhône. Cette reconnaissance vaut autant pour les rouges que pour les blancs qui représentent moins de 6 % de la production. Récompense d’une ténacité des vignerons locaux qui ont toujours tenu à se distinguer, suivant à la lettre la devise séculaire du village « Semper Augusta » (toujours mieux). Dès 1967, l’appellation avait été reconnue côtes-du-rhône Village Cairanne. A l’ouest de la rivière l’Aygues, on tombe sur une zone de cailloutis d’argile…

C’est un livre hommage. Il rend justice à un créateur souvent oublié du grand public mais dont la contribution à l’univers parisien -et pas simplement pour la conception de plus de 200 restaurants- durant près de quatre décennies fut marquante. Originaire d’une famille de la noblesse russe, le jeune Wiatscheslav Vassilieff se fera un nom en France avec un pseudo claquant comme un coup de fouet de cosaque. Slavik. Bouillonnant comme un tout bon artiste slave, il sera un apôtre du « Touchatouisme » prôné par Cocteau. Encore étudiant aux Arts Déco, il enchaîne les collaborations. Travaille pour des artistes…

Même s’il ne cesse de croître, son volume de production (120 tonnes/an) demeure inversement proportionnel à sa notoriété. Le petit Mâconnais est un chèvre réputé pour être celui des étoilés comme le baratte, son petit frère.Rien d’étonnant à cela. «Mon père les a mis au point avec Paul Bocuse» raconte Thierry Chevenet, patron de l’entreprise éponyme, à l’origine de cette AOP reconnue en 2006 et dont il est le président. On retrouve ainsi le petit chèvre sur toutes les tables étoilées entre Dijon et Lyon, sans parler des brasseries. «La restauration nous a toujours soutenu. » confie celui qui commercialise aussi…

L’histoire aurait pu être simple. 5 mai 1821, Napoléon meurt à Sainte-Hélène et le père Magloire dans son auberge de Cagny, à la sortie de Caen, offre une tournée générale pour rendre hommage à l’Empereur. Las ! la véritable histoire ne s’est pas déroulée ainsi … Car ce n’est pas l’aubergiste Dominique Magloire qui a créé une marque à son nom. Mais la distillerie Bourcier qui en 1821 s’est appuyée sur la popularité du bonhomme dans le pays pour lancer son calva. Plus tard, le vrai père Magloire, pas fâché de cette célébrité, ne vendra plus que ce calvados portant…

Inépuisable plume bistrotière que celle de Pierrick Bourgault toujours en quête de bistrots d’hier et d’aujourd’hui où la vie jaillit autour de comptoirs passés ou présents. Cette fois-ci, il a arpenté le grand ouest, de l’Orne à la Sarthe en passant par les Côtes d’Armor, pointant son focus sur une trentaine d’établissements d’hier ou d’aujourd’hui. L’Ouest ! Quoi de plus normal, c’est là où le portent ses gènes vers le café familial, celui de ses aïeux en Mayenne. Ce lieu d’observation de la vie qu’est le bistrot lui tient aux tripes depuis les années 80. Ainsi traque-t-il ces peintures murales…

Le Roi Soleil doit se retourner dans sa tombe face à un tel gâchis. Comme l’incarnation d’un mauvais génie français où tout se lie pour transformer un atout en boulet. Et tuer une filière. Ainsi en va-t-il de la venaison. Jamais sans doute le gros gibier n’a autant pullulé dans les forêts de France. A commencer par les sangliers dont la population atteint 2,5 millions de têtes. Les chasseurs ne suivent plus le mouvement : 36 000 abattages en 1972, 747 000 en 2019 … Mais nombre de trophées ne trouvent pas preneurs. Il y a une telle abondance que…