Trumilou cantalou…

Des comptoirs en formica signés Meallet comme celui-là, on n’en voit plus guère. Au Trumilou, rien ne semble avoir bougé depuis les années cinquante. On y verrait bien une scène tirée d’un film de Gilles Grangier avec un Gabin en Maigret, déboulant de son Quai des orfèvres sur l’autre rive pour laper une petite blanquette des familles. L’illusion fonctionne encore pour les étrangers. Aujourd’hui, on tombe sur des vieux intellos finlandais venus communier avec le Paris à l’image de leur jeunesse…

Il faut dire que l’affaire a été saisie par l’objectif de Doisneau qui aimait ce comptoir du père Duffour, savoyard à la bouille ronde qui avait donné son nom au bistrot. Comme beaucoup d’autres troquets, il a été repris par des Cantaliens – la famille Rouby- en 1966. Fidèles à la façon de faire extensive des bougnats cantalous, ils ont repoussé les murs de part et d’autre du fonds originel. Et c’est Corinne Charvin, la fille de l’ancien patron repreneur -lui aussi cantalien- du fonds en 1986, qui tient l’affaire avec son mari. Elle l’a rebaptisée Trumilou du nom d’un petit bois du côté de chez eux sur la commune d’Auzers (15).

A l’évocation du « fait-maison », la patronne vous emmène sur le champ voir sa cuisine, façon de bien vous faire vérifier que les choux farcis sont bel et bien confectionnés ici tout comme les frites. Les pointilleux de la cuisine auvergnate trouveront peut-être qu’ils manquent beaucoup de feuilles au chou farci et beaucoup de tomme à l’aligot du Trumilou qui a du mal dès lors à filer. Mais ces assiettes d’une honnête cuisine familiale sustentent dans la bonne humeur …

Mais il y aussi d’autres spécialités auvergnates comme les fricandeaux ou le pounti, cet en-cas auvergnat composé de farine mélangée à des œufs et du lait, des feuilles de blette, du lard et des pruneaux. Pour les vins, on ne sera pas surpris que la cuvée du patron soit un St Pourçain du domaine de Chinière de la cave de Saint-Pourçain connue pour sa Ficelle (21€). La cuvée la plus économique de la petite carte des vins.

Mais le fait est qu’on va plutôt au Trumilou pour son ambiance et sa belle terrasse aux beaux jours qui offre une jolie la vue sur l’île de la cité et Notre-Dame.

84 , Quai de l’Hôtel de ville, 75004 Paris
Ouvert 7j/7

formule du midi : plat du jour et café : 14,50€