Auteur/autrice : Laurent Bromberger

Son logo ne représente pas Pégase, le cheval grec, mais un âne volant… Celui de la légende historique du village de Gonfaron, au pied du massif des Maures, qui fait parfois qualifier de « fadas » ses habitants par leurs voisins. Les vignerons de Gonfaron en ont fait un atout : l’équidé ailé s’étale sur les étiquettes des bouteilles de la Cave. Leur marque, Terres Ailées, réunit trois gammes basées sur les terroirs – schistes et pélites notamment. Toutes se dégustent dans le caveau récemment rénové. Avec de bonnes surprises pour les papilles… comme pour le portefeuille. Pourtant à quelques kilomètres du…

Pour le coup ce fut une belle cérémonie que ce 872eme chapitre de la Confrérie du Taste Fromage organisé à Roquefort le 18 juin par deux producteurs indépendants du village : Vernières et Vieux Berger. Des Chevaliers du Taste Fromage reçus par le « Roi des Fromages » … c’était dans la logique des choses. Tel un banquet royal capétien, un long buffet alignait des richesses fromagères françaises. Et dans leurs longues capes chamarrées, le défilé des dignitaires de la confrérie, Grand-Maître, Chambellan et officiers venus adouber les nouveaux chevaliers avait fière allure. Las ! l’éclat du rituel a eu…

Ce fut longtemps une cuvée aussi singulière qu’appréciée dans bien des « bistronomiques » de la capitale. Mais avec la tentative d’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce Chemin de Moscou a provoqué quelques réactions négatives et conduit à une baisse des ventes quelques mois durant. Son nom n’a rien à voir avec un coup marketing, explique-t-on au Domaine Gayda (Aude), il provient d’un arbre repère qui servait à l’Aéropostale. Et il y a vraiment un Chemin de Moscou dans le village de Brugairolles où est établi Gayda. Et si l’on gratte un peu l’Histoire, ce Chemin de Moscou (24€) a sans…

Rien de tape-à-l’œil dans la déco de cet Abri … qui pourrait s’apparenter à un izakaya, sorte de bistrot nippon. Et dans cette catégorie, celui-ci compte parmi les meilleurs de la capitale. Le mobilier est aussi spartiate que l’ambiance joyeuse rythmée par un service digne d’un combat de jeunes ronins, ces samouraïs solitaires et souvent vifs. Ici, pas de sushis. Plutôt des sobas, pâtes de sarrasin froides (à partir de 9€) concurrencées par les tempuras, beignets de légumes ou de gambas. C’est léger, croustillant et jamais gras. Vient aussi toute une pléthore de petits plats à partager. Savoir-faire du chef…

Architecte d’intérieur et photographe, la Californienne Joanie Osburn nourrit depuis toujours une passion pour l’univers des bistrots et cafés parisiens. Pas simplement pour leur décor et leur scénographie mais pour les relations humaines qu’ils créent. Elle-même a tenu un café dans la Nappa Valley californienne, célèbre pour ses vignobles. Elle n’y servait que des vins français mais vendait aussi du mobilier bistrot. Joanie vient de publier Café Society, un ouvrage illustré de ses photos consacré aux cafés parisiens plein de vie, de trombines et de mouvements qui ne manquera pas de servir la cause de ceux qui défendent l’art de…

Pauvres haies qu’on croyait à l’abri… Depuis 2015 tout agriculteur recevant des aides de la PAC avait en principe interdiction de les arracher … Et pourtant si la France a perdu 70% de ses haies depuis 1945, leur suppression s’est envolée ces dernières années avec une moyenne de 23 500 km/an entre 2017 et 2021 … Soit plus de 115 000 km. Au total, la perte est estimée à 150 000 ha depuis 2006. C’est ce que révèle un rapport du Conseil Général de l’Alimentation et de l’Agriculture et des Espaces ruraux (CGAAER) rendu public fin avril qui semble avoir…

La langue de Shakespeare est bien la langue du commerce. Quand elle s’applique à la cuisine française, cela se vérifie. Ainsi de Taste of Paris, nom si « trendy » pour désigner un événement gastronomique qui l’est tout autant. Qu’importe qu’il fasse hurler un Immortel. Puisque le « succès » est là. Il n’empêche, Molière et son Tartuffe n’auront pas manqué de jaillir à l’esprit des plus retors à la lecture des interviews données par la directrice qui évoque à propos de son « Taste », une « démocratisation de la gastronomie ». Soit. Avec un billet d’entrée à 24€ plus trois mini-portions, on s’en tire autour de…

Journalistes, scénaristes, consultants, graphistes, avocats… la liste à court terme des victimes potentielles de l’Intelligence Artificielle (IA) et du fameux ChatGPT n’est pas limitative. Pourtant, elle semblait réduite jusqu’alors aux producteurs de «matière grise». Et si le tour était venu des fromagers et autres producteurs de lait ?  Ainsi le Parisien du 12 avril relate que le Groupe Bel a fait appel à Climax Foods, une société de « biotech » de la Silicon Valley pour concevoir son Boursin et sa Vache qui rit uniquement à base de plantes. Ils sont attendus sur les rayons fin 2024. Climax en a…

Petit endroit mais grande surprise qu’une halte au Comptoir de la Traboule. Une échappée gustative pleine en chaleur humaine qui stimulera les papilles sans plomber le portefeuille… Ils sont trois à officier dans ce petit endroit qui tient de l’échoppe de rue asiatique pour son exiguïté. Le chef Jules Monnet, présent depuis l’ouverture il y a près de trois ans, travaille donc à bout portant du client. Le gros plan bien cadré, il connait. Le bonhomme a travaillé dix ans dans le cinéma comme assistant réalisateur avant de tomber dans la cuisine. « Le cinéma m’a appris à m’organiser et…

Ça fait du bien de voir un patron-chef à son poste qui impulse l’envoi de belles assiettes dans son bistrot plein comme un œuf où claquent les mandibules et éclatent les rires. Cela mérite d’être souligné dans un Paris où cheffes et chefs ont parfois tendance à décliner des adresses à leur nom les occupant le temps de lancer la « com ». Mais bon La Régalade est tenue par un des fidèles mousquetaires de la bistronomie. Bruno Doucet a gardé le nom du premier bistrot d’Yves Camdeborde – le précurseur- dans le 14e, cette Régalade qui allait devenir le creuset de…

En succédant à Christiane Lambert, pugnace éleveuse de porcs du Maine-et-Loire, comme président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) Arnaud Rousseau incarne le retour de l’agro-industrie à la tête du premier syndicat agricole. Ce céréalier de Seine-et-Marne qui gère une exploitation familiale de 700 ha plantés en colza, blé et maïs est aussi un industriel. Il a succédé à Xavier Beulin, ancien patron de la FNSEA décédé en février 2017, à la présidence du groupe Avril. Ce géant agro-alimentaire réalisant près de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires est spécialisé notamment dans le colza, les huiles (Puget…

Comme un soleil irradiant un citronnier de Capri à midi, la devanture jaune pétante de Claudia sur l’avenue de la Motte-Picquet est immanquable. Ce restaurant italien a remplacé le Père Claude et l’andouillette a cédé sa place aux gnocchis et autres vitello tonnato… Too much la déco ? Passé un premier moment d’étonnement face à un côté un peu flashy, on se dit que l’architecte Thierry Peltrault a finalement eu l’audace de jouer la cohérence avec les racines napolitaines du lieu. Il est pile-poil dans les teintes de céramiques amalfitaines, des luminaires jaunes comme des citronniers et la luminescence turquoise…