JO 2024 de Paris, génie français ou perte de l’âme de la ville Lumière…

Et si demain les JO de 2024 marquaient un point de rupture temporel ? Celui du début de la perte d’une partie de l’âme de Paris par la disparition de nombre de ses indépendants … Et notamment du nombre de ces bistrots transformés en franchises et autres affaires de chaînes ? Il est facile de jouer les Cassandre, porteur de mauvais présages, mais force est de constater que le risque d’une telle évolution ne peut être exclu. Les faillites de restaurateurs -près de 30% de hausse en deux ans-  soit plus d’une centaine sur la capitale et la volonté de vendre à tout prix chez beaucoup, l’expliquent en partie … A un jour de l’ouverture des JO de Paris 2024, difficile d’ignorer les dernières déconvenues de nombreux professionnels.

La chute sensible des chiffres d’affaires -surtout comparés à ceux de 2023- s’est accélérée début juin avec les élections européennes du 9 juin. Emmanuel Macron, « sauveur » des restaurateurs durant le Covid s’est mué, pour beaucoup, en apprenti sorcier, alimentant avec sa dissolution la crainte pour nombre de patrons de travailler dans une économie de type vénézuélien si un Premier ministre du NFP arrivait au pouvoir avec l’application d’un programme économique décourageant pour les PME. 

Ajoutez à cela la météo maussade de juin qui a rendu encore plus ardu pour certains le remboursement des PGE. Le confinement du centre de Paris et les périmètres de sécurité impactant 600 terrasses ont noirci un peu plus le tableau et poussé bien des Parisiens à quitter la capitale. Résultat : pour bien des affaires, en juillet, le chiffre d’affaires est en chute libre. A l’instar du Terminus du Châtelet qui déplore une baisse de moitié par rapport à la même période de 2023. D’autant plus difficile à digérer que le nombre de visiteurs attendus à Paris devait doubler en 2024 pour atteindre près de 14 millions dont 1,2 million d’étrangers. « On se demande bien où ils sont passés ! » s’exclame plus d’un restaurateur parisien. Mais l’été n’est pas terminé.

En attendant, ce sont tous les types d’établissements qui sont touchés. A commencer par les plus prestigieux dont les clients prospères ont craint les embarras de la circulation et ont aussi parfois reculé devant les prix prohibitifs de certains hôtels. Des chefs de renom sont aux abois et demandent des délais de paiement aux fournisseurs. Quant aux restaurants plus accessibles, ils caressent l’espoir qu’une clientèle provinciale viendra à leur rescousse. La question est de savoir s’ils se feront la tambouille dans les cuisines de leur Airbnb.

Le pire n’est jamais sûr. Reste donc à espérer qu’au-delà des embarras temporaires, la réussite de cet événement séculaire fasse rejaillir une sorte de génie français qui redonne à la ville un nouvel élan et lui permette ainsi de surfer sur une image incroyablement positive pendant des années. De quoi redonner le goût du long terme aux restaurateurs.