Auteur/autrice : Pierre Carbonnier

C’est un fichu gaillard le cabernet-franc. Natif d’Euskadi, côté Espagne, il s’est identifié en Pays Basque français sous le patronyme Acheria, puis dans les sables landais sous la forme Sable rouge, avant de rejoindre, à partir du Boucau, l’estuaire de la Loire où il prit le nom de Breton. Il voyagera ainsi, d’aventure en aventure, de petit port en petit port ou grand port -Bordeaux puis La Rochelle, puis Saint-Nazaire, et puis! et puis! et puis!… jusqu’à de multiples haltes ligériennes où, selon Rabelais, il va s’épanouir en « bon vin breton lequel ne croist point en Bretagne mais en ce…

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Le Bordeaux-bashing, ça commence à bien faire ! Sous prétexte que certaines appellations huppées pratiquent des tarifs décourageants, il s’est créé une espèce d’ostracisme à l’égard du Bordelais viticole tout entier dont les producteurs de jolis bordeaux génériques et supérieurs sont parfois les premiers à en faire les frais. Alors que, plus souvent qu’on ne le pense, ces mêmes vignerons s’évertuent à proposer des vins de belle expression. A des tarifs attrayants, mais oui !… Josiane et Jacques Cambecedes travaillent avec passion une trentaine d’hectares de vignes enracinées sur l’argilo-calcaire au château Le Clairiot dont ils sont propriétaires. Et s’ils se plaisent…

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Quand on est Parisien, on ne retourne pas en Vendômois, « plein d’un remords et d’un souci », à la manière d’un Ronsard. Pas besoin d’être « Prince des poètes », pas plus que « Poète des princes » d’ailleurs. On saute dans le premier T.G.V. pour se retrouver, une heure plus tard, flirtant avec le cours du Loir, au coeur d’adorables espaces viticoles truffés de repaires troglodytiques taillés dans le tuffeau où se bichonne un joyau de cépage qui aurait pu agoniser dans les ténèbres de l’oubli : le Pineau d’Aunis. Cépage que Ronsard- encore lui !- dénommait « lambrunche sauvage » et qu’embellissait, en guise de tuteur,un…

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Sur cette vaste appellation de Crozes-Hermitage, lieu géométrique d’expressions viti-viticoles de haute volée, en moins d’un quart de siècle, Yann Chave est parvenu à se faire un nom en créant des vins de magnifique expression et qui ne craignent pas les longues gardes. De longues et brillantes études d’économie et de gestion n’ont pas entamé la vénération que, depuis l’enfance, Yann Chave portait à Bacchus. Bernard et Nicole, ses parents qui n’auraient pas vraiment désiré que leur fils devînt paysan, ne furent pas, en vérité, très déçus de son retour passionné vers la vigne en 1996. Adepte de l’agriculture bio…

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Vendangées manuellement à leur top-niveau, les syrahs de Yann Chave ont longuement macéré (4 semaines) avant le départ des fermentations alcooliques déclenchées par l’unique recours aux levures indigènes. Elevés une année en demi-muids et non au contact de bois neuf trop souvent destructeur des beautés-nature du raisin, les vins ont été mis au repos en cuve avant la mise en bouteille. Un peu, risquons la comparaison, à la façon d’ un champion qui concentre ses efforts dans le calme du vestiaire… Vous aimerez sa splendide parure grenat au large disque brillant nuancé de violine, mais plus encore, la complexité d’un…

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Impitoyable, le coronavirus a pétrifié nos intentions vagabondes vers quelques terres du sud, là où Bacchus s’ingénie à bichonner de belles réussites. Et c’est en rouscaillant, que nous avons renoncé à notre incursion annuelle à Limoux, cité connue également pour ses adorables fastes carnavalesques. Pourtant, déjouant les pièges d’un « carnaval institutionnalisé » qui contraint au port de masques, nous avons pu goûter aux délices d’un quatuor gourmand issu du cépage Mauzac. Heureuses joyeusetés nées du plaisir de se fendre la pêche par la grâce de vivifiantes moustilles… Sacré Mauzac ! Originaire du Tarn – il a trouvé une de ses terres…

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Pas question de se laisser abattre par les lancinants communiqués engendrés par le coronavirus ! Semant la morosité à tous vents, ils ne font qu’assombrir le soleil de nos projets estivaux… Un rosé gourmand et goûteux, surtout lorsqu’il est réussi, est le meilleur des antidotes. C’est un drôle de petit malin, le cépage merlot qui, paraît-il, doit son patronyme à la couleur de ses baies rappelant le plumage du merle. Bacchus en a fait une sorte de référence ampélographique qui s’exprime, noble, à Pomerol et Saint-Emilion. Adopté en Quercy et Pays Gascon comme cépage modérateur des rudes malbec et tannat, il…

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C’est un guide-nature apprécié des vignerons, le dieu Eole. Ses souffles médecins ont le pouvoir d’assainir la vigne, condition nécessaire à l’obtention de grands rosés. Si, poussé par un irrésistible désir déconfinatoire, l’idée vous prend d’aller vous ressourcer au pied des Alpilles, allez fouiner du côté de ces vignerons qui s’investissent autant dans l’élaboration de « vins de pays »  I.G.P. ALPILLES que dans les emblématiques A.O.P. Côteaux d’Aix-en-Provence. Halte bachico-gourmande recommandée : le Domaine d’Eygalières entre St Rémy-de- Provence et Cavaillon, exploitation viticole « dans le vent »… Celui de l’Histoire, puisque, depuis 1993, le choix de l’agriculture bio s’est ici imposé. Exit les…

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Cultiver, via son « Sébastien’s Friends Club », un lien étroit avec les internautes, c’est ce que le sommelier Sébastien Laffitte a trouvé de mieux pour proposer les nectars qu’il déniche. Son amour des vins élégants l’a conduit vers d’authentiques activités vigneronnes, assumées en fermage en Bourgogne et en Provence. Ainsi en va-t-il par exemple de son Rosé « S » 2019. A la puissance généreuse du grenache, il a associé un partenaire porteur d’élégance printanière, le cinsault, qui accomplit cet office avec zèle. Rayonnante parure d’un rosé pâle traversé de nuances rubis. Elle annonce une olfaction aérienne, orientée vers des notes de fraise écrasée,…

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Jamais à court d’initiatives, les vignerons de la Cave Plaimont-Producteurs ont multiplié les soins pour aboutir à la réalisation d’un rosé dont les pimpantes richesses permettront de mettre au rancart les  tracasseries d’un trop célèbre « cornard de virus »… Pas la peine de tourner autour de la futaille! Ce rosé « Les Bois Mathieu » est à classer dans la catégorie des vins de gastronomie. N’en déplaise à quelques contempteurs des vins rosés qui, trop souvent, les assimilent, dédaigneux, aux « glouglous » de piscine. Du cousu main Le lieu-dit »Les Bois Mathieu » est un de ces verdoyants espaces béarnais, festonné de vignes (27 ha) qui fait…

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L’étiquette, sobre et efficace, fournit deux données essentielles : « Vin Biologique » – aboutissement logique d’une cave qui a abandonné l’usage des pesticides CMR (Cancérogènes Mutagènes Reprotoxiques), « 11,5° » ( finis les rosés alcooleux générateurs de céphalées carabinées). Voilà un pimpant rosé de saignée, né sur l’argilo-calcaire, assemblage de cabernet-franc et de merlot, dont la parure pâle joliment nacrée, est une aguichante invitation aux plaisirs sans chichi… L’olfaction, prenante dans un registre à la fois floral (rose, jasmin) et fruité (griotte, fraise des bois), précède une bouche aromatique dont la vivacité est encadrée de notes de fruits rouges. Nanti de délicats tanins, pas…

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Plantureuse au-delà du possible, la Bourgogne reste vénérée des gourmets de tous poils, à la fois pour ses variétés culinaires et pour la qualité de ses vins. Certains d’entre eux atteignant des tarifs stratosphériques, les petits malins se tourneront vers quelques appellations qui offrent de sages rapports prix-plaisir. Mercurey est, en volume, l’appellation communale la plus importante de la Côte chalonnaise. Son vignoble qui s’étage à 300 mètres d’altitude environ, possède trente-deux « climats » classés en 1ers crus. Contrairement à ce que pensent quelques juges snobinards, il est loin d’être une sorte de « sous-produit » des flamboyantes appellations situées plus au nord. La…

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