Le Père Claude tire sa révérence

Claude Perraudin, chef à l’ancienne formé chez Troisgros et Bocuse, tirera sa révérence le 31 octobre. 55 ans de travail non stop dont plus de 30 ans dans son Père Claude visité parfois deux fois par semaine par Chirac. 

A la Motte-Picquet, son bistrot était un Nautilus et lui, son capitaine Nemo. Il avait en guise de poste de commande une plancha sur laquelle il faisait chanter andouillettes, bars et saint-jacques.  Le Père Claude fermera ses portes le 31 octobre. Pour les bonnes fourchettes parisiennes, le coup est rude. Pour les politiques -plutôt à droite- dont c’était la cantine, aussi. Surtout pour la période électorale qui s’annonce. Car outre les délicieuses canailleries servies, les tables du Père Claude, suffisamment espacées, permettaient dans la discrétion les échafaudages d’alliance et la distillation des « off » aux journalistes initiés.

55 ans de métier sans dimanche et toujours debout ont grippé ses genoux et fait grincer ses hanches. Un traitement s’imposait. Il le subira et filera ensuite en Floride donner un coup de main à sa fille, elle aussi dans la restauration. De quoi garder la main avant de reprendre à Paris une « petite affaire » pour recevoir ses fidèles comme il l’espère. 

C’est un Aveyronnais de la « limonade »  qui a repris l’emplacement. Gilbert Delmas, patron de plusieurs brasseries à Paris dont une boulevard Suffren. Il devrait le transformer en trattoria. Mais le nom Père Claude restera à son créateur.