Quand chatoie le Chatus : Monnaie d’Or-Chatus 2018. 

En ce pittoresque pays ardéchois, durement marqué par l’Histoire, le vin a longtemps passé pour « une horrible piquette ». Jusqu’à ce que des vignerons passionnés ressuscitent un vignoble qui, désormais, ne court plus dans la forêt . Un vignoble qui recèle d’étonnantes découvertes gustatives, à l’instar de celles dispensées par un cépage quasi oublié: le chatus.

C’est un sacré diable ampélographique, le chatus, parfois nommé « provereau », « houron » ou « mouraud ». Robuste, productif, très à l’aise sur les sols de grès, il s’est même payé le luxe de narguer le phylloxéra du haut de ces « murettes » érigées, selon Jean Ferrat, « jusqu’au sommet de la colline ». Il avait donc tout pour séduire les Vignerons Ardéchois. Ces derniers, s’appuyant sur une antériorité décrite en 1599 par Olivier de Serres, bataillèrent afin qu’il fût classé « autorisé » en Ardèche. Ce fut fait dès 1991. Dans les pépinières, dès 1998, on planta et replanta greffes-boutures. Aujourd’hui, au printemps venu, le chatus peut arborer, tout fierot, ses feuilles duveteuses à plages bronzées. Elles rougiront en automne pour décorer les déchiquetures pentues des monts ardéchois.

Monnaie d’Or-Chatus 2018. 

Enraciné sur des terrasses calcaires orientées plein sud, ce Chatus, vendangé à la main, parade dans un imposant uniforme sombre orné d’un large disque brillant. Gavée de soleil, la vendange a fourni des jus de goutte exprimant une goûteuse et pleine maturité. L’élevage en barriques a contribué à assurer une structure tannique que l’on perçoit dès l’olfaction. Aux fragrances de vanille fumée s’ajoutent notes de fruits noirs confiturés, parfums d’épices chaudes (harissa, cumin) qui donneront à la bouche de volumineuses sensations. Une longue finale poivrée, un brin réglissée, stimule au palais une sensation de générosité qui tient surtout à la noblesse d’une chair onctueuse à souhait. Magnifique bouteille qu’il conviendra de carafer plusieurs heures –mais oui !- avant le service, condition nécessaire à son épanouissement gourmand en compagnie d’une daube de sanglier.

Prix départ cave : 14,90 €

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