Auteur/autrice : Anne Béric le Goff

Au Père Tranquille, une institution du premier arrondissement, porte son nom comme un euphémisme dans ce quartier qui a toujours été agité. Avant 1969 , année du déménagement des halles à Rungis, il connaissait chaque nuit la frénésie des pavillons Baltard aves ses cris et ses défilés de primeurs, marchandes de fleurs et autres bouchers et tripiers aux tabliers sanguinolents. Le Père Tranquille au fil des années était déjà devenu une institution des Halles, un endroit où les noceurs de la haute concluaient leurs virées en allant s’encanailler au contact des travailleurs du Ventre de Paris. Les Halles ont changé…

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C’est une affaire pour tailler la bavette ou discuter le bout de gras sans chichi. Il faut de la voix, de l’assise et un bon avant-bras pour tenir son couteau. Encore qu’on ne risque pas de manger de la semelle … car ici on fait plutôt dans la tendreté pour les 200 kg de barbaques débités quotidiennement. Louchébem désigne l’argot des bouchers, un argot remontant aux pavillons Baltard des Halles où il ne fallait pas que le péquin comprenne ce que les bouchers se disaient entre eux… Au Louchébem, les serveurs sont nippés …comme des bouchers avec tabliers mais sans…

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Un côté donne sur la galerie Vero-Dodat, l’autre sur le Ministère de la Culture. Une belle maison très classique en glaces et luminaires années Trente,  avec une belle terrasse bien orientée,  été comme hiver et pas trop près des pots d’échappements… Cette affaire est tenue depuis 2005 par un couple bistrotier, composé d’une Tourangelle et d’un Parisien. La patronne a du métier, du genre à ne pas s’en laisser compter.  Elle maîtrise son affaire, taquine gentiment un client plutôt docile, qu’il soit touriste ou fonctionnaire au Ministère de la Culture situé de l’autre côté de la rue. On s’y sent plutôt…

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Voilà plus de 25 ans, que l’Ecossais Tim Johnston a pris pieds rue de Richelieu, à deux pas de la statue de Molière. Un clin d’œil de l’Histoire, si l’on sait qu’il y a une savante union entre le siècle du Grand Louis et les Stuart, et une forte émigration écossaise. Cet Ecossais originaire de Annandale au Sud Est de Glasgow a échappé à la vocation familiale : les Johnston étaient militaires de père en fils depuis 300 ans… jusqu’à ce que cet enfant turbulent s’amourache de la France et décide d’y vendre du vin. Faire rencontrer le terroir écossais et le…

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Dans ce 1er arrondissement où les positions sont parfois acquises de longue date par des puissants, il est bon de tomber sur des affaires comme Vin Chai Moi. Un « bistronomic » tenu par un couple de jeunes passionnés qui s’étaient fait un nom dans le XXe. Et ils ont trouvé un endroit qui leur correspond. Une affaire sur trois niveaux qui va durcir leurs mollets. Au sous-sol, deux  vraies caves parisiennes accueillent sous leurs voûtes de belles tables d’hôtes qui favorisent les échanges les plus fructueux. Au rez-de-chaussée, cadre d’un petit bistro et à l’étage trois salons dont un avec comptoir. Dans…

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A deux pas de la place des Victoires, ce bistro patiné intrigue. Trop beau pour être vrai. Eh non, pour une fois c’est de l’authentique. Avec une devanture qui répond aux promesses qu’elle suggère. Le Bistrot des Victoire possède des atouts évidents : décor à l’ancienne avec stucs, et miroirs, ambiance animée et tables rapprochées.  Et puis, il y a la vie. Les épaules contre épaules entre les habitués, les provinciaux et les touristes qui se pressent midi et soir pas seulement pour son décor d’un autre temps mais également pour le rapport qualité prix. A 10/11 euros le plat, 5 euros…

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Paris est peut-être le lieu d’invention du bistro mais pas de sa chaise… Des dizaines de millions de paires de fesses se sont posées et se posent encore sur ses modèles de chaises dans les bistros de Pantruche et d’ailleurs. Et pourtant, Michael Thonet, inventeur de la chaise éponyme appelée chaise bistro, a donné jour à un objet plus qu’emblématique du bistro parisien. Pourtant c’est dans les cafés Viennois qu’elle est née… L’inventeur de la chaise bistro était un descendant de huguenots français chassés par la révocation de l’édit de Nantes. Né en Allemagne à Boppard-sur-le-Rhin, c’est à Paris, en…

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Comme la soie d’un soutien-gorge, l’étain d’un comptoir donne sa sensualité à un bistrot… Ce brillant de l’argent que les Parisiens continuent d’appeler zincs. Pour les fétichistes bistrotiers, le comptoir en étain est aussi prometteur que le galbe d’une jambe enserrée dans un bas tenu par un porte-jarettelle pour un libertin. Il met en appétit et il est l’indice d’un endroit du bien vivre. L’étain largement diffusé durant les années trente a disparu des comptoirs durant l’Occupation quand les Nazis l’ont réquisitionné pour fondre leurs munitions. C’était d’autant plus facile pour eux de se faire comprendre par les patrons de…

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L’absinthe a accompagné l’âge d’or des bistros de Paris. Quand « l’heure verte » sonnait, c’était la France qui s’arrêtait et les fontaines à absinthe qui envahissaient zincs et guéridons. Elle a inspiré peintres et poètes quand Paris, de Montmartre à Montparnasse, était la capitale de l’art et de la liberté. Dans la dèche, aux fonds de leurs ateliers non chauffés, ils travaillaient à de vraies ruptures à commencer par le cubisme. Inspirés par la Fée Verte, ils remettaient en cause l’ordre établi. Leurs œuvres ne s’affichaient pas à Versailles dans des expos-happening financées par le contribuable et le milliardaire… En signant…

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Dotée d’un bec verseur qui permet de faire tomber l’eau en filet, ces fontaines dédiées uniquement à cet usage étaient en fait des distributeurs d’eau qui permettaient de préparer jusqu’à six absinthes en même temps. Posées sur le comptoir, ces fontaines à absinthe pouvaient également être emmenées à table.  Pour la grande joie des collectionneurs, il existe une assez grande diversité dans les fontaines. Elles peuvent être en verre, en métal ou en faïence, avec ou sans décor. Le nombre de robinets ou becs verseurs peut varier de 1 à 6. Les collectionneurs sont particulièrement sensibles à la beauté du bocal…

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Les cuillères à absinthe, des petits trous rien que des petits trous L’objet le plus collectionné est la cuillère  à absinthe. Celle qui justement sert  à préparer le doux breuvage. Indispensable au rituel de préparation. Car l’absinthe ne se boit pas comme n’importe quelle boisson. Il convient de la sucrer pour masquer son goût amer, mais sa haute teneur en alcool (qui pouvait dépasser les 70°) ne permet pas la bonne dissolution du sucre. D’où le rituel suivant. On laisse tomber l’eau fraîche goutte à goutte sur le sucre posé sur la cuillère en métal percée de trous que l’on tient…

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Parmi tous les objets de l’univers de l’Absinthe les affiches publicitaires sont un trésor pour les collectionneurs. Notamment les affiches. Celles-ci lorsqu’elles sont originales, en parfait état et signées par de grands maîtres, sont particulièrement chères. Il faut dire que l’explosion de l’absinthe à la fin du 19ème siècle coïncida avec l’avènement de la grande affiche publicitaire lithographique comme médium commercial et artistique essentiel. L’un des pionniers étant notamment Jules Chéret. Certains des plus grands créateurs d’affiches de la période – Cappiello, Privat-Livemont, Tamagno – créèrent ainsi des images célèbres pour la promotion des grandes marques d’absinthe. Curieusement Toulouse-Lautrec, ne produisit…

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