Le petit bal perdu

Bien que de pure nostalgie, le chanson du Petit bal perdu n’a pas peu fait pour la notoriété de Bourvil. Après avoir été le nom d’un troquet de la rue d’Oberkampf, il est désormais celui d’un bistrot célèbre autrefois baptisé Lena et Mimile du nom de ses anciens tauliers. Accroché aux flancs de la Montagne Sainte-Geneviève, dominant la place Lucien Herr au bout de la rue Tournefort, ce troquet pimpant ajoute au charme bucolique de ce coin secret du 5ème. Une belle terrasse évoquant flonflons et musette, un intérieur chaleureux avec photos, affiches rétros, vieux comptoir jouent sur le registre d’un âge d’or bistrotier fantasmé des années trente. 

Jeff, le patron, est un émigré provençal monté à Paris il y a longtemps. Il a créé trois affaires sur la Rive droite à commencer par son fameux Chez Janou, temple de l’anisette dans le Marais. Avec son Petit bal perdu, il annonce renoncer au modèle provençal pour un bistrot plus universel qui ne craindrait pas de servir de l’andouillette ou de la terrine maison bien suave.

Il conserve toutefois à l’ardoise quelques saveurs méridionales comme ces moules gratinées à souhait (12€). Sinon la fraîcheur est au programme des entrées comme ce tartare d’avocat haddock (11€) ou ce ceviche de saumon, patate douce (11€) ou encore un gaspacho de petits pois à la menthe ( 10€). 

Côté plats, l’ouverture d’esprit est donc au menu : un coquelet jus corsé à l’estragon (18€) côtoie un cabillaud sauce vierge au citron confit (22€) et un millefeuille de thon cru (24€) une entrecôte bistrot de 300 g au poivre ( 28€). Même régime pour les desserts, cheesecake au yuzu (9€) ou coupe de fruits rouges chantilly ( 9€) sans oublier une mousse au chocolat bien onctueuse à discrétion (12€). 

Jeff assure glaner lui-même les vins réunis sur une petite carte aux tarifs plutôt doux. Même en rouges, la Provence est présente avec le Château des Demoiselles ( 24€) tout comme quelques rhodaniens bien connus tels Alain Jaume et sa Réserve Grand veneur (26€). Le « bojo » n’est pas oublié avec le chiroubles de Piron (34€). La Loire s’exprime en blanc avec un Poil de Lièvre signé Bobinet (42€). En rosé, retour des provençaux avec Peyrassol ( 26€) et arrivée des Corses de Tribbiera avec le Clos Culombu. Rien à voir avec l’inspecteur qui n’a jamais conduit d’enquêtes corses. Dommage. 

Le petit bal perdu
32, rue Tournefort
75005 Paris 
Tel : 01 47 07 72 47
Ouvert 7 jours / 7