Les vins rhodaniens

Il n’empêche, en vallée du Rhône, un vigneron sur deux serait en proie à des difficultés économiques sérieuses. Ainsi, les prix à l’hecto pour le côtes-du-rhône “générique” longtemps à moins de 100€ l’hecto n’ont pas toujours permis de couvrir les coûts de production. Ils étaient encore moins élevés pour les appellations voisines telles que l’AOC ventoux. Les petites récoltes depuis 2010 ont permis d’écouler les stocks…

Et pourtant, les vins de la vallée du Rhône affichent certains des meilleurs rapports qualité Prix. Malgré les difficultés rencontrées, les hommes semblent ici plus attachés à la terre qu’ailleurs. En témoigne la faible demande de primes d’arrachages. Seuls les vignerons les plus âgés et sans successeurs y ont recours. «Un vrai malheur, car ce sont eux qui ont souvent les meilleures vignes, les plus anciennes. Elles disparaissent et laissent des paysages en friches. Ce qui n’est pas non plus bon pour le tourisme » se lamente Olivier Roustang, œnologue chez Inter Rhône.

Heureusement, il y a encore de belles individualités attachées à exprimer au mieux leurs terroirs. Le bio/ou en conversion représentera très bientôt 10% des surface. Le mistral, en s’engouffrant dans le couloir rhodanien, préserve les ceps de l’humidité et les maladies qui en découlent. Du coup, on n’a jamais eu ici la main lourde sur les « phytos ».
Désormais avec 12% des volumes en bio les A.O.P.. Côtes du Rhône régionaux et village comptent parmi les plus importantes sur ce créneau.

Vin de l’élite ou vin du peuple, vin des négociants ou de coopératives, crus ou générique, bio ou raisonné, sans parler des divers cépages, les vins du Rhône ne sont que diversité. Ce qui dans un monde menacé d’uniformisation ne peut être qu’une richesse. Ajoutez à cela enfin une autre évolution, le rosé passé de 8% en 2008 à près de 15% en 2015 qui ramène des couleurs aux trésoreries de pas mal

Carte d’identité du vignoble rhodanien

Surface du vignoble : 70 000 ha
Dont 6000 ha certifiés bio ou en cours de certification
( source Inter Rhône)
Nombre d’exploitations : 5000

Le vignoble de la vallée du Rhône s’étend sur une zone allant de Vienne à Avignon du nord au sud, d’Avignon
à Uzès et Nîmes à l’ouest et jusqu’au Luberon à l’est.

Les côtes-du-rhône comprennent quatre niveaux

– Les régionaux :
171 communes et 6 départements :
Vaucluse, Gard, Drôme, Ardèche, Rhône, Loire
pour 32 000 hectares.

– Les côtes-du-rhône Villages et les côtes-du-rhône Villages avec nom géographique : soit
95 communes dont 18 peuvent accoler le nom du village à l’A.O.P. Côtes du Rhône Villages, pour signifier la reconnaissance de spécificités propre au terroir de la zone du village pour 9 200 hectares.

–Les crus :
– 8 crus au nord de Valence, (Hermitage, Crozes-Hermitage, Saint-Peray, Saint-Joseph, Cornas, Condrieu, Château-Grillet, Côte-Rôtie)
– 8 crus au sud. ( Beaumes de Venise, Gigondas, Vacqueyras, Châteauneuf-du-Pape, Lirac, Tavel, Rasteau, Vinsobres, Cairanne)
– 2 vins doux naturels ( Muscat de Beaumes-de-Venise et Rasteau)

A cela s’ajoutent les appellations AOC Luberon, Ventoux, Costières de Nîmes, Clairette de Bellegarde, Côtes du Vivarais, Grignan-Les Adhémar (ex-côteaux du Tricastin).

Surface moyenne : moins de 15 hectares
21 cépages
Pour les rouges : grenache, syrah, mourvèdre, muscardin, terret noir, cinsaut, counoise, camarèse, picpoul noir, terret, grenache gris, clairette rose
Blancs : marsanne, roussanne, viognier, bourboulenc, clairette, picpoul, ugni

Chiffres de production 2013 :
2,505 Mhl pour l’ensemble de la Vallée du Rhône (contre 2,8 Mhl en 2012 soit -10,5 %) dont 1,205 Mhl pour les Côtes du Rhône régionaux, en baisse de 17% par rapport à l’an dernier .Les crus ont vu leur production chuter de 12%.

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