La Blonde ou la Brune, ou bien les deux ?
A quelques kilomètres au sud de Lyon, le vignoble le plus septentrional de la vallée du Rhône s’étale en une centaine de petites parcelles sur la rive droite du Rhône à des altitudes de 180 à 300 mètres.
Vingt-deux siècles d’histoire, ça pose son vin. Ce terroir était déjà recouvert de vignes à l’époque de César, la tribu locale des Allobroges -alliée de Rome- avait déjà perçu le potentiel de la vigne sur ces coteaux brûlés par le soleil. (lire à ce sujet le reportage sur Vienne, berceau de la gastronomie)
Depuis, la réputation du vignoble n’a cessé de croître. A partir de la Renaissance, les vins d’Ampuis ont rempli les coupes de l’aristocratie européenne. Au siècle des Lumières, le côte-rôtie était devenu le cru fétiche des élites parisiennes.
Outre la géologie et le climat, c’est surtout le résultat d’un travail de Sisyphe des vignerons locaux. Au fil des siècles, ils ont peiné sur des sentiers de chèvres à relever et consolider sans cesse leurs terrasses – appelées ici “chaillets”- sur ces pentes vertigineuses.
On distingue la Côte Blonde de la Côte Brune. L’appellation est née de la légende du seigneur de Maugiron qui répartit ses meilleurs coteaux entre ces deux filles. La Brune hérita des terroirs au nord composés de micaschistes réputés pour donner un vin dense et puissant. La Blonde hérita des coteaux du sud aux sols de gneiss et de sables argileux pour des vins plus souples et aromatiques…
Le côte-rôtie a survécu au phylloxéra de la fin du XIXème siècle. En revanche, ses vignerons furent décimés dans les tranchées durant le 1er conflit mondial. Nombre de ses coteaux retournèrent alors à l’état sauvage. Ce n’est qu’à l’aube des années soixante-dix que le vignoble ressuscita -notamment grâce au travail du négociant Marcel Guigal. Mais sans jamais revenir à sa superficie initiale de 300 ha.