Le Condrieu, berceau du viognier.
C’est le seul cru des côtes-du-rhône septentrionales à être exclusivement produit en blanc. Une rareté rhodanienne liée à l’épanouissement du viognier, cépage historique sur ce terroir majoritairement granitique. Les ceps s’enracinent sur les pentes du massif du Pilat sur la rive droite du Rhône.
Comme ses voisins côte-rôtie ou saint-joseph, le condrieu a bien manqué de disparaître avec la Guerre de 14. Ce n’est que durant les années 80 que les vignerons du cru ont entrepris de remonter les murets des terrasses et de replanter. Ce faisant, ils ont non seulement relancé le cru mais également son cépage identitaire, le viognier.
Donné pour mort avec 20 ha au milieu des années 80, ces dernières 25 années le viognier a vécu une renaissance stupéfiante. En France, la superficie plantée atteint 4400 ha (source FranceAgriMer), principalement en Languedoc avec 3000 ha. C’est à lui et et à ce terroir granitique pentu que l’on doit ces blancs inoubliables, d’une fraîcheur qui rappelle les températures basses des petits matins d’hiver et qui associe avec élégance arômes d’abricot et de pêche. Idéal en apéritifs ou en accompagnement d’une cuisine asiatique. Evidemment, la rareté se paye. Comptez environ de 20 à 80 €/bouteille selon les millésimes.
Sur Condrieu, le bio reste encore confidentiel. Et pour cause, compte tenu des pentes et de l’impossible mécanisation du travail, à part le treuil, il ne faut déjà pas compter ses heures en méthode traditionnelle. Alors en bio…c’est encore pire «Le rendement moyen chute de 29 hl/ha à 10 hl/ha» explique Christophe Pichon (ci-dessous), le président du syndicat d’appellation. «Pour s’en sortir il faut augmenter le prix de la bouteille de 20€». L’équation n’est pas simple.
Carte d’identité de l’appellation Superficie de production : 164 ha |