Mâcon, le bourgogne des copains, fête ses 75 ans
C’est le petit bourgogne méridional, le bourgogne populaire, le blanc des comptoirs qui s’est longtemps tiré la bourre avec le muscadet ! De prime abord, il évoque le vin de brasserie, tendu qui vous met l’esprit sur le qui-vive et vous fait patienter. Neuf fois sur dix, il est blanc et issu de chardonnay.
On le boit le plus souvent jeune et frais. Gros rendements et grande diversité…On a parfois reproché au mâcon un manque de typicité et une coexistence de bons et de mauvais vins. Du coup, la part des mâcons a eu tendance à décliner sur les comptoirs parisiens au profit du sauvignon ligérien type sancerre.
Le vigneron mâconnais avait la réputation de faire pisser sa vigne au-delà de toute mesure. Et dans 80% des cas, les vins étaient repliés en bourgogne grand ordinaire pour permettre à des négociants de les écouler outre-manche sous l’étiquette “Bourgogne”. Un mot qui sonne bien aux oreilles anglaises depuis la Guerre de Cent Ans. Le mâcon transformé en bourgogne générique ça existe encore beaucoup.
Au grand dam des bons vignerons locaux bien décidés à défendre l’appellation Mâcon et à faire reconnaître leurs efforts. «En 30 ans les rendements sont passés de 120 à 60 hl/ha» explique Alain Bénas, directeur qualité de la “Cave Vignerons des Terres Secrètes” réputée pour ses chardonnays aromatiques. Et les vignerons ont cessé de vendanger des parcelles en sous-maturité sans oublier des températures de fermentation du chardonnay qui tutoyaient les 30°… alors qu’aujourd’hui on ne dépasse pas les 15°. Du coup, la qualité globale des mâcons s’est améliorée. Et que la diversité de son terroir ainsi que trois couleurs qui offrent une large palette de sensations sont devenus des atouts.