Un pass sanitaire, sinon rien.

L’annonce du pass sanitaire obligatoire dans bien des lieux publics dont les cafés-restaurants par le président Macron le 12 juillet est un coup de massue auquel la profession s’attendait.

Les responsables des syndicats professionnels avaient été prévenus dès la semaine dernière. « On le savait. De toute façon il n’y avait pas le choix. C’était ça ou on fermait.» confie Marcel Bénézet, président de la Branche des Café au GNI.

Une fois de plus la préoccupation principale porte sur le personnel. Début août, tous les collaborateurs devront avoir leur sésame en poche – certificat de vaccination ou test négatif datant de moins de deux jours, en attestation papier ou dans l’application Tous Anti Covid. «Ça va être le gros problème, on avait déjà du mal à recruter mais alors là…» s’inquiète Marcel Bénézet. Il estime grosso modo qu’un tiers des personnels du CHR sont vaccinés. «Dans l’idéal, et à condition de s’y mettre aujourd’hui aucune équipe ne pourra être dans les clous sur le plan vaccinal au mieux avant le 5 août.»

Et ce sans parler des récalcitrants au vaccin qui vont vite se lasser de passer un test PCR tous les deux jours -délai précisé par Gabriel Attal le 13 juillet, NDLR-. Sauf à préciser de plus que les tets ne seront plus remboursés en octobre. Combien de cuisiniers, serveurs, plongeurs ou maître d’hôtels préféreront la démission à l’injection…

La question de l’attitude du patron entre le marteau – le risque d’une amende de 45 000 €- ou l’enclume – celui d’être traîné aux prud’hommes pour licenciement abusif ou harcèlement, va s’avérer délicate.

Reste enfin les clients. Comme pour les cinémas, l’exigence du pass sanitaire réduira-t-elle, telle une peau de chagrin, leur nombre potentiel ? Car 60% des Français ne sont pas encore totalement vaccinés. Mais force est de constater que ce rapport pourrait vite évoluer. A preuve quelques minutes après l’annonce présidentielle, près d’un million de rendez-vous à un centre de vaccination avaient été pris sur la plate-forme Doctolib. Ce qui augure d’un mouvement fort.

Restera alors aux professionnels à faire preuve de tact pour demander aux clients leur pass sans froisser ni couper l’appétit. Cela pourrait se faire lors de la prise de commande. Un pass sanitaire sinon rien ! pour paraphraser une vieille pub d’un apéro aussi jaune que méridional.