Questions à propos du passe sanitaire dans le CHR

 Le 25 juillet, le Parlement a finalement  adopté dans la soirée le passe sanitaire (test Covid négatif, attestation de vaccination ou certificat de rétablissement ). Ce dispositif devrait rentrer en vigueur début août dans les restaurants sauf rejet de ces mesures par le Conseil Constitutionnel.

Plusieurs dispositions ont été amendées lors de l’examen par les sénateurs et vont dans le sens des revendications des syndicats professionnels. 

Ainsi, il n’y aura pas de licenciement pour les personnels non vaccinés mais une suspension de salaire. Les salariés dépourvus de passe sanitaire ne seront donc pas payés mais auront une «suspension du contrat de travail» prolongeable de deux mois. Ils sont invités à prendre leurs congés puis des congés sans soldes.

Contrairement aux demandes des syndicats de la profession, le passe devra par contre être demandé et ce, même en terrasse. Ainsi, dès le début du mois d’août, chacun devra se munir du passe sanitaire pour se rendre au restaurant, au bar ou au café. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur. Mais les 12-17 ans, quant à eux, sont exemptés de passe sanitaire jusqu’au 30 septembre.

Plus question d’amende de 45 000 € pour les patrons qui ne feront pas de contrôles. C’est l’autorité administrative qui pourra les mettre en demeure puis décider d’une fermeture de  sept jours maximum. En cas de manquement à plus de trois reprises sur 45 jours, le gestionnaire encourra un an d’emprisonnement et 9 000 euros d’amende.

Question à des patrons d’établissements :
Comment envisagez-vous la mise en place du contrôle du passe sanitaire dans vos établissements ?

Thierry Costes, pdg du Groupe Beaumarly (Café Marly, Café Beaubourg, Café Français, Jardins de Presbourg…)

«Je suis rodé. Au Restaurant Georges du Centre Pompidou, on travaille « sous douane » puisque le restaurant où nous faisons environ 500 couverts/soir est dans l’enceinte du musée (où le pass est donc exigé -NDLR). Une cabane a été installée devant  où l’on pratique une vingtaine de tests par soir. Cela ne pose aucun problème. Nos serveurs ont tous des portables pour lire le code. Dans la mesure où l’on n’a pas à vérifier les identités, ça va vite. Et ça rassure les clients. Spontanément les gens qui s’assoient ont leur passe sanitaire. Même si ça n’empêchera pas quelques fraudes comme partout… »

Didier Miquel, patron du Mistral, rue des Pyrénées, Paris 20e

«La semaine dernière, j’ai commencé à interroger mes clients en leur demandant s’ils étaient vaccinés et quelle sera leur réaction quand on leur demandera leur passe. Dans l’ensemble, j’ai pu constater que la plupart des habitués étaient vaccinés. J’ai néanmoins eu quelques soucis avec des clients de passage qui ont commencé à déclarer que la France était une « dictature ». C’est entre autres une des raisons qui m’a conduit à fermer mon bistrot une partie du mois d’août. »

Frédéric Dorin, patron des Editeurs dans le 6e

«Je ne me suis pas vraiment posé la question. Comme je vais fermer jusqu’au 25 août, je ne compte pas essuyer les plâtres. On mettra à la disposition des serveurs un portable pour scanner le QR code. Pendant l’heure des repas, ça ne pose pas de problèmes car les gens se signalent au départ. On imagine que ça va être sportif pour ceux qui ont des grandes terrasses. Pourra-t-on contrôler tout le monde ?   Pour notre part, nous avons une petite terrasse et j’ai la chance d’avoir une « clientèle disciplinée ».