Le Château de Fesles

Cet auguste domaine d’Anjou situé sur la commune de Thouarcé remonte au XIe siècle. Avec ses 95m d’altitude, il est l’un des points culminants du Maine-et-Loire et un des trois coteaux descendant vers le Layon de l’appellation Bonnezeaux. 

Il fut autrefois la propriété du pâtissier Gaston Lenôtre. En 2008, le domaine a été repris par le groupe des Grands Chais de France (GCF) créé par Joseph Helfrich en 1979. Son groupe, premier exportateur de vins (1,3 milliard d’euros) en France, aligne 3500 ha de vignes et 75 propriétés dont une quinzaine produisent des grands vins. A commencer donc par ce Château de Fesles. 

Ici, on produit bien sûr du Bonnezeaux mais le liquoreux ligérien pâtit du désamour pour les vins doux. Sa production serait tombée en six ans de 200 hl à 12 hl.  Il faut jusqu’à 6 passages dans les vignes pour ramasser les grains de chenin confits par la noble pourriture produite par le champignon botrytis cinerea, né des brumes remontant du Layon. 

Sur les 46 ha du domaine, une moitié est plantée en chenin sur les coteaux et travaillée en bio et l’autre en cabernet franc. Il y aussi les 2 ha de grolleau. Les grains de chenin sont vinifiés en Anjou Blanc, Coteaux du Layon et autres crémants et vendangés à la main. Au contraire des cabernets francs vendangés à la machine. 

Grâce à Gilles Bigot, le maître de chai, le Château du Fesles, excelle pour sortir de jolis blancs et notamment un bonnezeaux à l’incroyable fraîcheur et à l’équilibre parfait entre acidité et sucre. Sur place, les amateurs mettent sur un pied d’égalité Fesles et Yquem, roi des Sauternes, assurant toutefois que le bonnezeaux peut se conserver un siècle !  On aime aussi l’Anjou blanc de la parcelle de la Chapelle 2020 avec son nez de fleurs blanches et de sureau qui offre une belle attaque en bouche. Quant aux rouges, plus verts, ils méritent sans doute de s’arrondir quelques années en cave… 

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