Les ambiguïtés du patron de la FNSEA face au steak végétal…

Haro sur le steak, la saucisse ou le jambon végétal !  Ces derniers composés de plusieurs aliments végétaux à base de légumineuses, de céréales, de quinoa ou de soja ne pourront plus être ainsi désignés partir du 1er octobre prochain. Il s’agit de ne pas induire en erreur le consommateur sur la nature animale de protéines. Et l’on peut penser que cette obligation de transparence s’imposera aussi aux restaurateurs. 

Le gouvernement français a notifié, le 23 août 2023, un nouveau projet de décret à la Commission européenne. Ce texte vise à définir une liste exhaustive de termes interdits. Ainsi les produits à base de protéines végétales ne pourront plus être commercialisés sous les dénominations « steak végétal », « lardons végétaux » ou encore « saucisse végétarienne ». 

Une décision unanimement saluée par la filière viande qui y voyait une tromperie. La filière de l’alimentation végétale devra donc trouver d’autres noms pour ses produits. Toutefois, ceux fabriqués ou étiquetés avant cette date pourront trouver leurs places en rayons jusqu’au 31 décembre 2023 au plus tard.

De son côté, Arnaud Rousseau, patron de la FNSEA a affirmé lors d’un colloque Culture Viande organisé le 5 septembre par Bigard « qu’il ne fallait pas opposer les protéines animales et les protéines végétales »… Mais que Protéines France, lobby du végétal, ne déposerait pas de recours contre le décret comme ce fut le cas précédemment avec la première mouture du décret. 

En effet, le premier décret avait été attaqué par Protéines France devant le Conseil d’Etat qui l’avait donc suspendu en référé. Comme l’a rapporté le Monde, Arnaud Rousseau a pourtant précisé que « certains membres » de Protéines France pourraient néanmoins déposer un nouveau recours… Sérieuse ambiguïté de patron de la FNSEA, qui est également président du géant agro-industriel Avril orienté vers le végétal. Un avocat pointilleux aurait vite fait d’y voir un conflit d’intérêts…