Vins de Bergerac

Le vignoble de Bergerac, c’est le vin du Périgord et de la Dordogne avec des noms évocateurs comme Monbazillac ou Pécharmant. Un beau vignoble de courbes sensuelles qui se décline en treize appellations.

Dans le bergeracois, il n’a jamais été facile d’oublier le grand voisin bordelais ; ses vins aux influences maritimes et surtout la notoriété de sa signature. Bordeaux a toujours exercé un magnétisme fort sur bien des viticulteurs locaux qui souhaiteraient pouvoir s’abriter sous sa bannière et profiter de ses tarifs toujours plus élevés que ceux pratiqués sur les rives de la Dordogne. Mais les Bordelais ont toujours souhaité se démarquer des vins « hautes-terres ». Ce n’est pas nouveau. Cela remonte à la Guerre de Cent ans.

Certes, aucun cépage emblématique propre au bergerac ne vient ancrer une identité comme le malbec pour le Cahors ou le tannat pour le Madiran. Pourtant même s’ils partagent les mêmes cépages, les vins de bergerac ne sont pas des clones des bordeaux. D’abord, le vignoble bergeracois offre une famille de vins aux noms aussi évocateurs que ceux de mousquetaires de Dumas : Monbazillac, Pécharmant, Montravel, Saussignac. Du sec au liquoreux en blanc, du rouge fruité et velouté ou plus structuré pour affronter les années, les vins du bergerac ont de quoi satisfaire bien des amateurs. Et ils ont souvent plus de fraîcheur que leurs voisins girondins.

Ces dernières années, les vignerons ont conduit un vrai travail de montée en gamme et d’amélioration de l’image des bergerac. Par exemple en Côtes de Bergerac rouge ou encore avec la création de la toute jeune appellation de Montravel lancée en 2001. C’est la première à avoir mis en place l’agrément après la mise en bouteille. Une concrétisation malheureusement non généralisée de la réforme des AOC souhaitée par le regretté patron de l’INAO René Renou qui souhaitait ainsi réhausser le prestige des appellations. Ainsi, on trouve des blancs secs fins et élégants comme des yearlings deauvillais et des rouges puissants et amples comme des chênes centenaires en avril. En 2015, Duras a rejoint l’interprofession du vignoble bergeracois.

Le Conseil interprofessionnel joue avec raison le haut du panier en mettant en avant des domaines qui font des vins de grande classe. De fait, on peut trouver de très bonnes bouteilles autour de 10€ qui troubleraient bien des amateurs de bordeaux. Mais évidemment, il serait bon que tous les vignerons soient aspirés par le haut…Sur ce point, Bergerac souffre des mêmes maux que Bordeaux quand des bouteilles à 3,50€ sur les linéaires plombent un peu l’image.

Dans les bistrots de Paris où les bergerac ont souvent du mal à se faire une place sur les cartes, les patrons amateurs bachiques seraient bien inspirés de prendre en compte ces profils et ses excellents rapports qualité/prix. Idem pour les « bistronomics » qui proclament la mise à bas de la tyrannie de l’étiquette. Ne parlons pas des amateurs de chocolat qui trouveraient là des mariages de passion avec des Monbazillac liquoreux scintillant d’or.

Carte d’identité du vignoble

Surface : 11 110 hectares
Production moyenne annuelle : 500 000 hl
700 viticulteurs et 80 négociants
Cépages autorisés : merlot, cabernet franc, cabernet sauvignon, malbec pour les rouges qui représentent 55% de la production
Sémillion, sauvignon, muscadelle pour les blancs
11 appellations : Bergerac rouge, Bergerac sec, Côtes de Bergerac rouge, Côtes de Duras sec, Côtes de Duras rouge, Haut-Montravel, Monbazillac, Montravel rouge, Montravel sec, Pécharmant, Saussignac

 Sélection de bonnes bouteilles du bergeracois.