Wine Paris & Vinexpo, l’ancrage d’un grand salon des vins à Paris

L’engouement pour WineParis & Vinexpo qui se tiendra du 14 au 16 février 2022 fait renaître l’espoir à un moment où l’on évoque l’allégement des mesures anti-covid. Ce salon – qui a eu du mal à accoucher– confirme un ancrage à Paris qui fait sens. 

Après tout, la ville lumière a lié son sort au vin depuis 2000 ans. Ce qui n’est pas le cas de Düsseldorf, siège de Prowein prévu en mars, et réputé comme la crème mondiale des salons du vin pour son côté pro. Mais ses coûts annexes d’hôtels et de restaurants sont devenus insupportables et beaucoup d’acteurs français de la filière vin et spiritueux misent sur Paris. Ils espèrent que le côté glamour de la capitale parlera aux clients étrangers, ce qui semble être le cas du côté des Américains …

20 000 visiteurs professionnels environ sont attendus (importateurs, cavistes, sommeliers, centrales d’achat, distributeurs, commerciaux..). On notera que si les restaurateurs demeurent une clientèle qui compte, leur part relative  se réduit. Le Covid a accéléré des tendances pré-existantes entre télétravail et livraison à domicile avec notamment la multiplication des « Dark kitchens » qui signent la fin de la convivialité gastronomique. Mais le CHR a aussi ses torts.  A commencer par ce mal français à multiplier les « coeffs », quitte à décourager les clients de commander une bouteille. Cela se traduit par une réduction des commandes. «C’est formidable d’être cité sur une carte de vins mais les commandes d’une ou deux caisses par trimestre occasionnent  souvent beaucoup de services à mettre en œuvre...» observe Dominique Piron, vigneron du beaujolais et ancien président de l’Interprofession. L’homme est nostalgique d’un temps où il livrait avec son père 4 à 5 bistrots  qui lui prenaient chacun entre 30 et 50 hl par an.

Par ailleurs, serait-ce un réflexe historique d’anti-jacobins ? Beaucoup de Girondins ont renoncé  à monter à Paris. Un regret de l’âge d’or de Vinexpo Bordeaux. Peut-être ? Mais l’on dit aussi que le prix des stands parisiens est beaucoup plus élevé que ce qu’ils furent à Vinexpo. Le malheur des uns … «Il est terminé le kidnapping des clients dans les châteaux bordelais que l’on subissait le soir à Vinexpo Bordeaux» ironise un négociant des Corbières « on va pouvoir jouer désormais à armes égales ! » D’ailleurs est-ce hasard alors si les Languedociens forment les bataillons les plus nombreux de Wine Paris ?