Président lance la « baguette à partager au camembert» pour le « repas du 3ème type »

Terminé le casse-dalle individualiste au clacos ? Lactalis, maison mère de Président, prend les devants pour son camembert Président en tentant d’instituer un nouveau rituel, celui de la « baguette à partager au camembert». Le n°1 mondial des produits laitiers a fait phosphorer un sociologue et des sondeurs pour y parvenir. Car, même le roi du camembert consommé par 9 millions de foyers doit s’adapter à cette « drôle » de société française s’il ne veut pas mourir.

De fait, d’après les résultats de l’étude d’OpinionWay dévoilés le 7 novembre, 93% des sondés saluent la convivialité par excellence du repas même si 30% des répondants passent ou répondent à des appels pendant qu’ils mangent et 25% consultent leurs mobiles. La convivialité n’est plus ce qu’elle était…
Lactalis s’est attaché à l’analyse du sociologue Jean-Claude Kaufmann qui distingue l’émergence « repas du troisième type ». « Celui-ci, à mi-chemin entre le traditionnel repas familial à la française -ou« repas du premier type – et individuel -« repas du second type »-, vise à concilier autonomie et convivialité.» D’où « cette baguette à partager au camembert Président »…qui «  permet ainsi de maintenir un équilibre entre les envies individuelles et le plaisir collectif.»
On n’en voudra pas à Lactalis de rompre le pain -et de se rattacher, sinon inconsciemment à la Cène, du moins à un symbole français reconnu comme tel par l’Unesco. En revanche, sans jouer les franchouillards, il manque cet élément liquide qui se partage autant sinon plus qu’une baguette. C’est cette bonne bouteille de vin. Mais fait-elle encore partie du repas du 3ème type ?

Lactalis ouvre la porte aux producteurs fermiers dans les AOP

Haro sur l’industriel laitier ! Ces dernières années, on a parfois accusé Lactalis de prendre le contrôle des AOP fromagères et d’affadir les fromages avec des cahiers des charges moins exigeants. Le changement de l’AOP camembert de Normandie fut, sur ce point, un symbole. Employé par Lactalis, le MOF, Xavier Thuret, assure que ce serait presque désormais le contraire qui se produit. «Une bonne AOP doit rassembler des producteurs fermiers, des artisans et des industriels. Voir des producteurs fermiers arriver dans une appellation ça nous challenge et toute l’appellation en bénéficie.» assure-t-il. Et de citer l’exemple du Banon en Provence qui a attiré 12 producteurs fermiers aujourd’hui contre 2 auparavant. Idem pour le Chaource dont l’ODG rassemble Lactalis, artisans et producteurs fermiers. Alors peut-on s’attendre à voir apparaître des roqueforts fermiers ?