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    Alain Dutournier

    Alain Dutournier : coup de gueule d’un chef gascon contre une perte de sens

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    By Laurent Bromberger on 16 novembre 2016 Oui Chef !

    Alors que d’autres chefs polissent leur image à coup (coût ?) de stratégie de « com » sophistiquée, Alain Dutournier, le chef gascon doublement étoilé du « Carré des Feuillants », demeure le Cyrano des fourneaux. Il pourfend, embroche et s’emporte contre un CHR parisien qui égrène burgers et sushis et où les chefs japonais sont placés aux cuisines des « bistronomics » pour faire « tendance».

    «Bien sûr qu’il y a des Japonais merveilleux qu’on a formé, mais de nombreux jeunes chefs nippons ont peu travaillé les produits français. On leur donne la responsabilité de la cuisine dans le moindre petit bistrot à la mode. Résultat, on se retrouve avec des assiettes décorées de petits légumes et de fruits qui n’ont rien à faire ensemble. Le Japonais ne fait pas la différence entre le cru et le cuit. Le culte de la fadeur ne fait pas partie de ma culture. Sur l’Asie, il y a des grandes cuisines chinoises, vietnamiennes ou thaï, beaucoup plus significatives que la cuisine japonaise limitée à la crudité. »

    « Un cuisinier sans produits ne peut pas faire de miracles. »

    «Il n’y a plus rien de nos sept siècles de cuisine » explique-t-il, confronté à des « gens qui veulent faire du fric » et à l’incapacité d’un public qui n’est plus éduqué à distinguer le vrai du faux. Ce qu’il craint c’est que cette perte des sens ne conduise à la fin des vrais produits. Et à la fin de son métier ? car « un cuisinier sans produits ne peut pas faire de miracles. »
    Et de donner l’exemple des glaces à la vanille qu’il faisait autrefois «tellement différentes qu’on nous demandait si c’était vraiment de la vanille» ou encore de citer le cas d’Alain Ducasse à New-York, «qui lors du lancement de son restaurant servait des pommes frites à la graisse de confit. Les Américains les laissaient de côté, il a dû racheter des McCain. Et McCain, c’est une uniformisation, un danger. C’est tellement plus intéressant d’avoir une histoire à raconter.»

    Le cèpe d'émotion du père Dutournier...mariné à cru, le pied en petit pâté chaud, le chapeau poêlé, en pulpe mousseuse et séché

    L’envolée actuelle du burger comme tendance lourde interpelle également Alain Dutournier surtout quand elle se rajoute à la médiatisation de certains bouchers.  «La viande hachée n’est pas de la cuisine. Le burger est une facilité pour “fourguer“ tout ce qui n’est pas net. On ne consomme que de la vache de réforme allemande “piquousée“ dans la bistronomie… Le problème des Allemands c’est qu’ils ne mangent pas de viande saignante, ils valorisent leurs “bestioles“ dans des fermes de 1000 vaches. Et c’est la France qui achète les arrières.» Il rappelle qu’il est le seul cuisinier à siéger à l’Académie de la Viande.

    Autre coup de gueule contre les coopératives agricoles géantes. «Alors que dans le vin, on voit des coopératives comme Saint-Mont reprendre le virage de la qualité, dans l’alimentaire c’est décevant. Et pourtant au lendemain de la guerre, ces coopératives permettaient aux paysans de se regrouper pour développer des marchés. Aujourd’hui, elles sont devenues des pieuvres tentaculaires aux mains de financiers qui se moquent de l’humain et n’ont qu’une idée, le fric…» Et de donner l’exemple du foie gras du sud-ouest où les coopératives géantes «favorisent ceux  qui font du canard gavé en six jours, avec des toupies qui déversent de l’aliment qui n’a plus rien à voir avec le maïs. Alors que si on mange un foie gras venant d’une zone précise avec un maïs poussé dans le même climat on peut identifier son origine, de Chalosse, du Gers ou du Périgord. Ces foies (industriels), c’est hérétique. C’est gras, ça sent le viscère et la plume et c’est le goût que les gens attribuent au foie gras. Alors qu’un vrai foie gras sur la langue doit être fruité et élégant. Ni animal, ni vulgaire. »

    www.alaindutournier.com

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