Au Métro, place Félix Eboué

Pile-poil devant la station Daumesnil dans le 12ème et la si jolie fontaine de la place Félix Eboué, Au Métro est l’archétype de la brasserie de quartier parisienne et démocratique  qui mixe, en harmonie, des clientèles d’origines différentes. La porte poussée, le son envoie l’écho d’un accueil chaleureux et la présence de nombreux fidèles du lieu.  

Gilles Breuil, Mâconnais et ancien fondateur de Bourgogne Sud (Paris 9) a repris ce Métro début juin 2024. Il a fait appel à un vieux complice rencontré il y a longtemps au Procope, Thierry Colas. Chef émérite qui a tenu pendant plus de 10 ans les fourneaux de Lazare devant la gare du saint éponyme. L’homme aime trousser des classiques du répertoire en y ajoutant une touche de fantaisie et en les marquant de saveurs explosives grâce à de lentes réductions de fonds. A l’exemple de ce magret rôti poêlé aux cerises et purée cerclée d’un jus de viande délicieux(22€). Ou du pavé de saumon à la cuisson parfaite, jus de tomates et niçoise de légumes (23€). 

Le chef Colas travaille le poisson avec talent. Outre l’aiglefin pour son fish & chips (19€), quand les tempêtes sont passées et les cours en baisse, il travaille une lotte en médaillons qui fait tilt. Comme en dessert, ce choux au pralin (10€),  sorte d’Everest du profiterole qui achèvera de vous achever…en beauté !

Quant à Bacchus, on a rarement vu brasserie parisienne brandir avec une telle fougue l’étendard de la Bourgogne. C’est une litanie de petits et grands crus d’amis vignerons du patron, du Viré-Clessé du Domaine Michel (43€) en passant par le Givry, le Mercurey et bien d’autres à des prix plutôt doux. Et comme le mâconnais est mitoyen du beaujolais,  ne manque pas non plus le Julienas signé Audras ou le Morgon de chez Lapierre. Mais la simple cuvée bourguignonne du vin de la maison du domaine Juillot (27€) fait déjà bien claquer la langue au palais. A croire que le pinot coule de nouveau à Paris en passant par le Métro !