L’AFMR fête les 15 ans du titre de Maître Restaurateur et élit son président

Les 17 et 18 octobre à Biarritz, l’Association Française des Maîtres Restaurateurs (AFMR)  fête les 15 ans du titre de Maître Restaurateur. L’assemblée générale de l’association va procéder à l’élection de son président. Deux candidats sont en lice. Alain Fontaine, le président sortant et Véronique Pons, Maître Restaurateur à Montauban. 

Interview d’Alain Fontaine, le président de l’AFMR qui se représente pour un mandat de trois ans.

Avec seulement 250 Maîtres Restaurateurs sur 3500 en France, Paris semble un peu le parent pauvre, à quoi cela est-il dû ?  

Il y a énormément de fréquentation à Paris et donc bien des restaurateurs ne voient sans doute pas l’utilité d’être davantage identifiés. En province, c’est autre chose, il est plus important d’être identifié en tant que tel.

Cela signifie-t-il que le titre est davantage reconnu par les Français plutôt que par les étrangers ? 

Aujourd’hui, c’est encore un titre « franco-français ». La situation devrait évoluer dans quelques mois car nous travaillons avec Atout France pour faire connaître le titre aux touristes étrangers qui arriveront en France. C’est pour cela qu’on a aussi créé le titre de World French Restaurant.

Mais même en France le titre de MR est en concurrence avec un certain nombre d’autres labels, cela ne nuit-il pas à sa visibilité ? 

Non car nous avons le seul titre d’Etat lié à la restauration. Cette légitimité et cette indépendance font de nous une association à part. Nous n’avons pas de concurrents. Beaucoup de nos adhérents sont également membres d’Euro-Toques ou du Collège Culinaire de France etc…

Quel est le coût pour le restaurateur ? 

L’AFMR c’est une cotisation annuelle de 230 € HT. Ce qui en fait la cotisation la moins chère de toutes les associations. Pour cette somme, il y a bien des services comme par exemple la réservation gratuite. 

En revanche, tous les 4 ans, on doit renouveler son titre au prix de 480 € à régler à l’un des trois organismes certificateurs : Afnor, Certipac, Veritas.  Ils contrôlent tout. Et pas simplement la cuisine mais aussi les factures, la propreté de la salle, le personnel du restaurant… 

A ce propos, êtes-vous souvent saisi de remontées d’informations concernant d’éventuels cas de fraudes ou de manquements au cahier des charges des MR telle une tromperie sur un label rouge etc. ?

On reçoit une quinzaine de signalements par an de la part de consommateurs qui nous alertent sur des fraudes type recours au surgelé. Dans ces cas là, on prévient les restaurateurs. Mais l’immense majorité des signalements proviennent de MR qui se trouvent à proximité d’un confrère qui bien que n’ayant pas renouvelé son titre continue à l’afficher. Ces cas, assez nombreux, s’expliquent par le fait qu’à la naissance du titre en 2007, nous avions droit à une déduction fiscale jusqu’à 15 000 €. Et ce dispositif a tenté beaucoup de monde.

Il y a environ 400 maîtres-restaurateurs en France qui n’ont pas renouvelé leur titre, davantage par oubli que par fraude. J’ai même le cas d’un chef trois étoiles qui n’avait pas renouvelé son titre depuis 2016.

Si je suis réélu, un membre du bureau aura la mission d’appeler les préfectures  afin de s’assurer que tout le monde est dans les clous. Quant aux nouvelles plaques de « Maître Restaurateur », elles auront un sticker avec un millésimé. 

Vous vous représentez et vous allez faire face à une autre candidate, Valérie Pons, Maître restaurateur à Montauban syndiquée à l’UMIH ? 

L’AFMR est indépendante, elle n’est pas soutenue par une organisation professionnelle. Ainsi je ne profite en aucune manière des moyens du GNI (Groupement National des Indépendants – le syndicat professionnel majoritaire sur l’IDF – NDLR). En revanche, ma concurrente utilise complètement les moyens de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de I’Hôtellerie). Au début, on n’a rien vu venir. Mais beaucoup de membres du conseil d’administration qui sont à l’UMIH m’ont transmis des courriers qui sont autant de preuves d’un vrai soutien. Tout cela fait penser au pot de terre contre le pot de fer…

Quelles sont vos chances ? 

Je pense que depuis une semaine le bébé s’est retourné et qu’il se présente bien. La plupart des MR sont des indépendants, il n’ont pas forcément envie de se retrouver embrigadés.