Un jeune Auvergnat de Paris qui a fêté ses 140 ans…

« Toi l’Auvergnat quand tu mourras »… chantait Brassens. Ce n’est pas encore demain que le croque-mort emportera cet Auvergnat de Paris qui vient de fêter ses 140 ans. Il est né un 14 juillet 1882. Peu de périodiques en France peuvent se prévaloir d’une telle longévité.

Le numéro anniversaire de l’hebdomadaire revient sur cette saga unique dans la presse française. A commencer par la vie de son fondateur, le radical et inépuisable Louis Bonnet, journaliste aurillacois dont la foi « a déplacé les montagnes auvergnates. » Il a allumé le phare de l’espoir pour bien des compatriotes, émigrés perdus dans la grande ville charriant sur leurs épaules baquets d’eau chaude ou sacs de charbon avant de devenir parfois marchands de vin.

Avec son journal et sa Ligue Auvergnate, Louis Bonnet a servi de moelle épinière à cette communauté qui a su réussir, notamment dans la limonade, au-delà de tous les espoirs. Aujourd’hui, même si l’amicalisme n’a plus la même vigueur, l’Auvergnat de Paris a professionnalisé sa ligne éditoriale la recentrant sur le CHR et cette communauté auvergnate qui demeure omniprésente dans les métiers de la « limonade » et de la restauration particulièrement à Paris. D’ailleurs, ce numéro spécial comporte des portraits et interviews des principaux acteurs du secteurs sur leur sensibilité auvergnate tels qu’Olivier Bertrand, Christophe Joulie ou Thierry Costes. Oups ! ces deux derniers sont aveyronnais. Qu’importe, l’Auvergnat de Paris n’a jamais cessé d’annexer l’Aveyron, quitte à oublier que celui-ci appartient à l’Occitanie. Jusqu’à présent nul ne lui en a tenu rigueur …

L’Auvergnat de Paris a ouvert ses colonnes à de sacrées plumes. A commencer par celle de l’ancien communard Jules Vallès. Plus près de nous, Robert Giraud ( 1921- 1997) fut un des grands visiteurs du soir des comptoirs de Paname.