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    Interview de Valérie Pécresse : « La diversification agricole est vraiment en train de se développer. »

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    By on Agriculture et Alimentation

    La part des potagers en Ile-de-France a fondu en trente ans au détriment des grandes cultures, comment envisager leur développement ? 

    La diversification agricole est vraiment en train de se développer en Ile-de-France. Il y a eu un coup d’accélérateur avec le Covid. Les enfants d’agriculteurs ont préféré se confiner chez leurs parents plutôt que de rester dans leurs appartements de centre-ville. On a assisté à un mouvement de retour à la terre de jeunes. La Région les a aidés dans leurs projets que ce soit pour les ventes à la ferme, la création de poulaillers, de vergers ou de passages en polyculture. Des projets plutôt innovants à petite échelle et qualitatifs. Tous ces projets ont été aidés par la marque « Produit en Ile-de-France » que nous sommes en train de dynamiser avec 4 000 produits. On en souhaite 6 000 pour le Salon de l’Agriculture. Pour un potager par exemple on peut obtenir jusqu’à 10 000 € d’aide de la région.  Je souhaite une plateforme afin de diffuser dans les grandes surfaces les produits d’Ile-de-France. Quand les groupages feront augmenter les quantités, cela sera bon. Car pour l’instant, on est encore vraiment dans l’artisanat. 

    Il y a de beaux produits en Ile-de-France mais on a l’impression qu’ils sont réservés à l’élite, à des restaurants à 100 € minimum le ticket moyen ? 

    On ne peut pas dire cela. Prenez par exemple le brie, on le trouve dans tous les bistrots. Le cresson, il y en a. Mais c’est vrai qu’on est encore sur des petites quantités. 

    Il y aussi la filière du porc Francilin en difficulté ? 

    Le Francilin est un porc haut-de-gamme francilien élevé au lin. Il ne reste plus qu’un seul abattoir. Ce n’est pas facile d’élever du porc en Ile-de-France car les riverains n’en veulent pas. L’élevage, ce sont des nuisances et c’est difficile dans une région urbaine comme l’Ile-de-France. On a toutefois réussi  à préserver l’élevage laitier et on essaye de relancer des petits élevages de volailles. 

    Céréales et grandes cultures ont-elles—presque !- eu raison des fruits et légumes ? 

    Selon Agreste, en Ile-de-France, les exploitations de grandes cultures -blé, orge, colza – représentent 79 % des exploitations franciliennes (76 % en 2010). Elle occupent 92,4 % de la Surface Agricole Utile de la région.  La superficie moyenne de ces exploitations est de 150 ha en 2020, en augmentation de 13 ha par rapport à 2010. Si les exploitations de maraîchages ont doublé entre 2010 et 2020,  elles ne représentent que 0,4% de la surface agricole utile. Quant aux vergers, leur surface a fondu de 80% entre 1970 et l’an 2010. Résultat, la production francilienne ne couvrirait que 10 % de ses besoins en produits maraîchers et seulement 1,5 % et 1 % de ses besoins respectifs en lait et viande.

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