Galaad, whisky breton de la Distillerie de la Mine d’Or

Depuis quelques années, on assiste à une floraison de single malts français élégants. D’ores et déjà on compte une soixantaine de producteurs pour plus de 1,1 million de bouteilles. Au point qu’on s’interroge. Le whisky serait-il en passe de devenir un spiritueux identitaire hexagonal ? Une demande d’IGP whisky français est d’ailleurs en cours d’instruction à l’INAO. 

Comment en est-on arrivé là ? Peut-être par la prise de conscience par quelques passionnés de spiritueux qu’en matière d’atouts et de savoir-faire les Français avaient en main un brelan d’as : une culture millénaire des céréales, une maîtrise séculaire des alambics grâce au cognac et un art de la tonnellerie avec ce chêne français qu’on nous envie partout. Pourquoi le Français, premier consommateur de whisky au monde, ne boirait-il pas alors du french whisky ?

Dernier exemple en date, Galaad – du nom du fils de Lancelot du Lac- produit par la Distillerie de la Mine d’Or basée à Ploërmel. Whisky breton décliné en une gamme de 4 flacons qui s’ouvre par Prélude – 3 ans d’élevage en fût de chêne, réduit à l’eau de la forêt de Brocéliande- marqué par une trame à la fois douce et fine. On poursuit dans le même style par un Galaad affiné en fûts de rhum aux notes subtiles de caramel. Au sommet, la Table des Chefs avec 5 ans d’élevage a plus d’épaisseur et de profondeur et laisse une sérieuse empreinte au palais. Ce single malt racé a été conçu avec la participation des chefs bretons de Tables & Saveurs de Bretagne.  

Stéphane Kerdodé, qui a créé la Distillerie de la Mine d’Or en 2016, est aussi à l’origine du groupe Phare Ouest avec la brasserie Lancelot et le Breizh Cola. Il a revendu la société à la coopérative Agrial en 2020. A la « grosse boîte », aux bulles de bière et de cola, il a préféré une vision familiale de l’entreprise et le temps long et tranquille du whisky et du gin en se concentrant donc sur sa « Mine d’Or », ne conservant avec lui que deux ou trois fidèles.

Son objectif est de produire en mode vertueux. Il a investi pour ce faire 10 millions d’euros. Il a planté 6000 chênes en Bretagne dont 3000 en forêt de Brocéliande. Ainsi pour son Galaad, il a 200 ha d’orges en propre. Les résidus devraient alimenter à terme un méthaniseur permettant de générer une partie de l’énergie consommée. S’il ne parle pas encore d’orge bio, il  évoque un mode de production responsable et durable. Ce qui ne devrait pas faire de mal à une terre bretonne parfois malmenée par les excès du productivisme. 

Prix de 45€ pour le Prélude à 70€ pour la Table des Chefs : https://www.laminedor.bzh