Vinexpo 2009

Faut-il craindre que la réforme des vins de cépages sans indication géographique et sans limite de rendement ne ramène en France les “pisseurs de vignes” ? « Les grandes marques n’ont pas intérêt à mettre sur le marché des vins de mauvaise qualité. Et avec les vins de cépage, les négociants ne vont plus acheter du vin de la même façon. Les différences de prix entre bons et mauvais vins vont être beaucoup plus importantes qu’aujourd’hui, où elles sont encore tempérées par l’indication géographique » expliquait un négociant.

«La réforme actuelle va permettre de clarifier les cahiers des charges, de les simplifier et surtout de les faire gérer par des interprofessions. Jusqu’à présent, c’étaient les producteurs qui définissaient les cahiers des charges avec des prix, parfois éloignés de la réalité du marché.» soulignait pour sa part Michel Carrère, négociant et ancien président de l’interprofession Vins du Sud Ouest, première interprofessionnelle de France mixte puisqu’elle intègre des vins de pays ( 50% de la superficie).
«Le vin de pays du Comté Tolosan va devenir Vin de Pays du Sud Ouest. Mais dans notre zone, on peut parier qu’un tiers des vignerons basculeront des vins de pays en vins de cépages.»

Du côté de la Loire, c’est un autre son de cloche. «Nous avons intérêt à travailler sur des IG (Indication Géographiques) vins de pays car c’est plus simple. Seulement voilà dans la Loire, 90% de la production est en AOC. Et il est difficile de faire passer dans les discours que l’AOC n’est pas une fin en soi» expliquait-on sur le stand d’Alliance Loire.
Une fois encore, à l’exception des grands châteaux, évoquer le concept d’AOC déclenche des discours contradictoires. Il en va de même des débats entre interprofessions comme celle par exemple entre Cahors et les vins du Sud Ouest, ou entre appellations comme les côtes du Ventoux et les côtes du Rhône. Sans oublier les débats entre les bassins par exemple entre les vins de pays du Rhône, ceux de Provence ou de Méditerranée ? Une illustration de plus de la petite France viticole des prés carrés qui pourrait faire sourire s’il n’en allait pas du sort de centaines de vignerons…