La « Francuska Vinarija », la quête d’une « Bourgogne antique » en Serbie

Bref, pas étonnant que la « Francuska Vinarija » se retrouve chez certains des bons «gastros» de Paris. Bel exploit. Car si vendre du vin français n’est déjà pas simple pour un vigneron de l’Hexagone, convaincre un patron d’inscrire un vin serbe sur sa carte est une autre paire de manches. Et pourtant Cyrille y parvient car ses vins changent tous les repères et s’inscrivent vraiment dans le créneau gastronomie. De fait, les vins de la Francuscka Vinarija prennent aussi la route de la Belgique, du Japon et du Canada.

Résultat, l’aventure de cette « Francuska Vinarija » a fait prendre conscience aux riverains comme aux autorités serbes de la valeur et du potentiel de ce village. Si les subventions pour rénover le site affluent, elles sont conditionnées à une seule approche quasi muséographique proscrivant tout aménagement de gîtes ce qui empêche tout véritable développement œnotouristique. Au grand dam des deux Français qui se sentent parfois bien seuls. Surtout en hiver où il n’existe pas de chasse-neige.

Une chose est sûre, les Français ont redonné fierté aux vieux vignerons locaux, heureux de faire visiter leurs caves et d’exhiber leurs foudres, leurs armes et les photos de Draga Milhaïlovitch, vrai héros serbe de la résistance aux nazis fusillé par Tito en 1946, raison pour laquelle de Gaulle n’a jamais posé un pied dans la Yougoslavie titiste.

Où les boire à Paris ?

Fines Gueules 1°
La Robe et le Palais 1°
Racine 2°
Vin au Vert 9°
Braisenville 9°
Jeu de Quilles 14°
Que du Bon 19°
Chapeau Melon 19°
Baratin 20°

Plus d’info sur le site : www.francuskavinarija.com/‎

Délicieuse Serbie, une enclave du goût en sursis ? 
McDo et Mc Cain n’ont pas encore envahi le pays et les obèses ne courent pas les rues de Belgrade où les filles sont fines et graciles et où les garçons ont cette découpe d’épaules à la Djokovic.
En Serbie tout a du goût. Tomates ou poivrons, vins et cochons dont le gras n’a rien à envier au lard de colonnata, question finesse. Ne parlons pas du veau.
Hélas, un périple en Serbie fait douter des vertus de progrès de l’Union Européenne que le pays souhaite intégrer. Quand on voit le rouleau compresseur normatif européen imposer ses règles d’hygiène taillées pour les géants de l’agroalimentaire, on en vient à douter. C’est tout un pan du patrimoine alimentaire serbe qui risque de disparaître dans le grand formatage de Bruxelles. Certes, la Serbie a banni le recours aux OGM. Et il n’y a pas que l’UE. D’ores et déjà les fonds de pension financés par les pétrodollars arabes rachètent des milliers d’hectares des riches terres de Voïvodine qui excitent bien des convoitises. A se demander si le salut serbe ne se nicherait pas dans un destin à la Suisse ?