Cocorico, le Bocuse d’Or est français…

Le 27 septembre, dernier jour du Sirha, le chef français Davy Tissot a remporté la 18ème finale du Bocuse d’Or. Il offre ainsi au pays un retour au bercail du prix du plus célèbre concours de cuisine au monde. La France n’avait en effet plus décroché le Bocuse d’Or depuis 2013. Et après la claque australienne sous-marinière, cette distinction gastronomique aura sans doute mis un peu de baume au cœur d’Emmanuel Macron, venu sur place. C’était d’ailleurs la première fois dans l’histoire du concours qu’un Président de la République faisait le déplacement… 

Davy Tissot succède au Danois Kenneth Toft-Hansen, Bocuse d’Or 2019. Il est vrai que les pays nordiques -Danemark et Norvège, respectivement 2ème et 3ème sur le podium-  ont des budgets dépassant le million d’euros pour financer la préparation à l’épreuve. Mais question entraînement, Davy Tissot, Meilleur Ouvrier de France (MOF) 2004 ne manquait ni d’expérience ni d’infrastructure pour se préparer. Il est formateur au restaurant Saisons – 1 étoile Michelin- de l’Institut Paul Bocuse. Et il n’en était pas à son premier essai, étant arrivé troisième au Bocuse d’Or France de l’an 2000. 

Plus qu’un concours, le Bocuse d’Or est un show – et dit-on le concept de base inspirant de l’émission Top Chef. Il demeure néanmoins porteur d’une « bizarrerie » par rapport aux autres concours gastronomiques en général. Que le nom de l’auteur du plat soit annoncé lors de sa présentation a de quoi influencer -en bien ou en mal- l’appréciation des membres du jury en fonction des affinités de chacun. 

En l’espèce, Davy Tissot, a gagné par sa ténacité, son talent et une grande expérience. Il n’aura échappé à personne qu’il est aussi le premier MOF à gagner ce concours. Faut-il y voir un signe ? Dans ce monde de la haute-cuisine avec ses clans de chefs, ses réseaux, ses groupes de restauration -Ducasse, Bocuse, Olivier Bertrand etc..- ses organisateurs de salons (tels que GL Events organisateur du Sirha) et les industriels de l’agro-alimentaire, les passerelles et les renvois d’ascenseurs ne manquent pas… Alors les cartes sont-elles en cours de redistribution ? Et les petits clients des petits bistrots de croiser leurs doigts que les grandes toques ne tombent pas dans les turpitudes de la malbouffe.  

Le locataire de l’Elysée ne veut pas rester observateur. Il a nommé le MOF Guillaume Gomez ambassadeur de la gastronomie française en charge de l’animation du Label Année de la Gastronomie. Avec à la clé des aides qui n’ont rien de symbolique …