La Vieille Cure prend un coup de jeune.

C’est une« Vieille Cure » qui illustre à merveille la nouvelle jeunesse de nos anciennes liqueurs. Elle a été créée en 1897 sous le nom de « La Chaleureuse » par un Bordelais, Marcel Bussière, finalement installé à Cenon. Le distillateur l’a baptisera finalement «Liqueur de la Vieille Cure » en 1909. Associant 52 plantes aromatiques, de graines et d’écorces, divers eaux-de-vie, du sirop de sucre et du miel. La Vieille Cure, connaîtra, dit-on, un franc succès jusqu’aux années 80, où elle périclite, accusée comme d’autres, d’être trop sirupeuse.

En 2015, elle est relancée par un autre distillateur bordelais, Jean-Philippe Ballanger, patron de l’entreprise Moon Harbour établie dans un ancien bunker du port de la Lune au cœur de Bordeaux. S’il a gardé l’étiquette ultra-classique d’origine et la recette base de plantes macérées, il a drastiquement baissé le taux de sucre à 110 g/litre.

Ainsi cette liqueur bordelaise déploie un nez aussi engageant que complexe. L’aromatique évoquera pour certains une lointaine analogie avec l’Izarra jaune. En bouche, cette Vieille Cure claque au palais comme le fouet de Zorro dans les rues de Los Angeles. Son amplitude gustative et sa fraîcheur offrent un large terrain de création à tous les mixologistes. Même si les « vieux curistes » en quête de pureté pourront légitimement choisir la version brut lestée -pourquoi pas ?- d’un glaçon façon de vivifier les papilles.

http://moonharbour.fr/