Guy de Maupassant : Extrait tiré de La parure et autres contes parisiens.
“Vous savez, moi, je suis conseiller d’Etat et tout à votre service. Si je puis vous être utile à quelque chose, usez de moi sans vous gêner. Dans ma position on a le bras long.”
Et alors il entrait dans les cafés avec l’ami rencontré pour demander une plume, de l’encre et une feuille de papier à lettre – “une seule, garçon, c’est pour écrire une lettre de recommandation”.
Et il en écrivait des lettres de recommandation, dix, vingt, cinquante par jour. Il en écrivait au Café Américain, chez Bignon, chez Tortoni, à la Maison-Dorée, au Café Riche, au Helder, au Café Anglais, au Napolitain, partout, partout. Il en écrivait à tous les fonctionnaires de la République, depuis les juges de paix jusqu’aux ministres. Et il était heureux, tout à fait heureux…”
Le Café Anglais vu par Emile Zola : extrait tiré de Nana
“Puis, arrivée devant le Café Anglais, elle eut une envie, elle parla de manger des huîtres, racontant qu’elle n’avait rien pris depuis le matin, à cause de la maladie de Louiset. Muffat n’osa la contrarier. Il ne s’affichait pas encore avec elle, il demanda un cabinet, filant vite le long des corridors. Elle le suivait en femme qui connaissait la maison, et ils allaient entrer dans un cabinet dont un garçon tenait la porte ouverte, lorsque, d’un salon voisin, où s’élevait une tempête de rires et de cris, un homme sortit brusquement. C’était Daguenet.”