Distillerie d’Isle-de-France : des gins épatants et bientôt un authentique whisky francilien.

Depuis que les premières gouttes sont sorties de leur alambic Stupfler* en 2019, Olivier Flé, fondateur de la distillerie et ses deux associés Antonin et Mickael ont la tête et le palais tapissés de saillies spiritueuses. Ce céréalier est installé à Fresnes-sur-Marne dans une ferme ayant appartenu autrefois à la Comtesse de Ségur entourée de 200 ha de céréales.

Ces trois là ont toutes les audaces. C’est ainsi qu’ils font fermenter framboises et oranges ou encore des carottes pour leur gin d’Automne. Ils font aussi macérer noisettes, zestes d’agrumes, gingembre … Leurs flacons aux effluves botaniques sont délicats comme la touche du pinceau de Monet posant sur la toile une fleur de cerisier. A l’exemple de leur Gin de Printemps à base de fraises, rhubarbes, baies de rose et fleurs de sureau. Au nez, c’est floral avec des nuances de foins frais. Sans oublier ce Farlernum,  un sérieux rhum épicé imaginé par Mickael, spécialiste du rhum et patron du bar Maria Loca dans le 4e. Ils ont aussi créé une eau-de-vie de bière à partir de brassins de brasseurs franciliens plutôt attrayante avec des notes de chocolat et d’orange. Le tout n’est pas très éloigné du Grand Marnier. En beaucoup moins sucré. 

Mais l’axe stratégique de la Distillerie d’Isle-de-France, c’est bien l’avènement d’un véritable whisky francilien … « Ici en Seine et Marne, on fait la meilleure orge du monde pourquoi ne ferait-on pas notre propre whisky ? C’est cette réflexion qui nous a poussés à créer notre distillerie » témoigne Olivier. On l’attend donc comme le Messie ce premier whisky de la Distillerie d’Isle-de-France -assemblage de malt à 75% et de 25% de seigle cru- le tout évidemment moissonné à la fois sur le domaine et sur une terre voisine. Les jus dégustés à 60° sont prometteurs avec des notes de framboise sauvage. Après trois ans d’élevage en fûts dans le chai de la distillerie, les premières bouteilles sortiront à la fin de l’année. De quoi savourer les bons moments de la Coupe du Monde de Rugby tout en montrant aux Anglo-Saxons et notamment aux Ecossais de nouvelles expressions du terroir francilien aussi enchanteuses qu’alambiquées…

Une distillerie francilienne qui joue la carte du Local et de la biodiversité

Jouer la carte du local et sur circuit court, c’est une évidence à la Distillerie d’Isle-de-France et c’est ce qui fait son authenticité et son sens. Betteraves, variétés anciennes d’orge, de seigle et maïs sont cultivées sur place. Et cette distillerie ajoute de la biodiversité à une campagne céréalière de Seine-et-Marne qui en manque parfois singulièrement.  Ainsi Olivier Flé a joué la carte de l’agroforesterie en plantant 5000 arbres sur ses parcelles. Un verger et un jardin botanique permettent aux trois alchimistes de jongler avec tous les fragrances de fruits et les nuances de plantes aromatiques. Si les brassins proviennent des brasseurs voisins, seules les mélasses pour le rhum et les fruits exotiques sont finalement importés d’outre-mer.

Voir le site de la Distillerie d’Isle-de-France

*Stupfler : Installé à Bègles (33) Jean-Louis Stupfler est un créateur français d’alambics réputés. Il a accompagné le développement de bien des spiritueux français. Et n’accepte plus de commandes dit-on tant son carnet d’ordre est plein.