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    Jacques Gautier, propriétaire de Bellevue et Mélanie Pfeffer, maître de chai.

    Domaine de Bellevue en Saint-Pourçain

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    By on Hommes & Vins

    En appellation Saint-Pourçain, le Domaine de Bellevue s’est longtemps distingué par ses vins allègres portés sur le fruit et la minéralité. On le trouve encore sur une dizaine de tables parisiennes. Le domaine a été repris voilà quelques années par Jacques Gautier, un semencier provençal reconnu, et farouchement indépendant qui ne manque pas de lui imprimer sa marque.

    Situé à Meillard (Allier), le domaine présente une superficie de 22 ha. Deux tiers du vignoble sont plantés en cépages rouges -gamay et pinot noir- un tiers en blancs, chardonnay et tressallier. Façon de coller au cahier des charges de Saint-Pourçain. 

    Le Domaine de Bellevue a été exploité par la famille Pétillat depuis 1920 avant d’être repris en 2016 par un semencier provençal, Jacques Gautier. Ce dernier l’a fait passer en HVE et pratique l’enherbement permanent. 

    Melanie Pfeffer devant des pieds de tressallier en septembre 2024.

    Bellevue s’étend sur deux types de sols : un terroir granitique sur 19 ha et des  sables et graviers du bourbonnais sur 2 ha. Le sous-sol granitique apporte sa minéralité aux vins et se fait très drainant. Ce qui est bon lors des années humides mais rend davantage vulnérable le vignoble en cas de sécheresse. D’où des rendements moyens plutôt bas entre 38 et 40 hl/ha quand l’appellation autorise les 50hl.

    Dans la cave de Bellevue les barriques évidemment en bois de chêne d’Allier.

    Jacques Gautier a fait évoluer sa gamme en l’axant vers des vins de gastronomie plus subtils à la personnalité marquée autant pour les blancs que pour les rouges et en jouant davantage sur une sélection parcellaire. Mélanie Pfeffer, son maître de chai, a en charge de mettre en œuvre cette stratégie. Son expérience déjà riche autant que sa jeunesse lui apportent une vision sans œillets. Ce qui pour un domaine baptisé Bellevue ne peut-être que de bon augure…

    Urbain V, Centenaire, Vieilles Vignes ou Gabrielle…

    Quoi de plus symbolique qu’un pape pour accroître le prestige d’une cuvée ? Ainsi de ces deux cuvées en rouge et en blanc, baptisées du nom d’Urbain V (16,20€), pape de 1362 à 1370, nommées ainsi en souvenir des commandes de vin passées par les papes d’Avignon auprès des vignerons de Saint-Pourçain. En rouge, la cuvée Urbain V avec un élevage de 9 mois en barriques de bois neuf et de plusieurs vins, présente des notes de framboise et de mûres. En bouche, le vin conjugue grâce, finesse et souplesse sur un boisé léger.


    En rouge, la cuvée Vieilles Vignes 2022, issue de plants âgés de 50 à 100 ans et assemblant à parts égales pinot noir et gamay, s’avère comme un vin de garde déjà bien structuré. Elle marque le palais par un joli fruit et devrait s’assouplir avec les ans.


    Au sommet de la gamme, la cuvée du Centenaire 2020 (21,70 €) est issue des meilleures parcelles. Son nez puissant déploie des arômes de fruits rouges et noirs. C’est un vin à la fois riche, souple et profond que l’on pourra oublier quelques années en cave ou savourer par exemple avec un beau rognon.


    En blanc, la cuvée Gabrielle (13,20€ ) fait preuve de vivacité. Cet assemblage de chardonnay, tressallier et sauvignon est clair et léger. Notes légères citronnées et touche saline en fin de bouche. Pourquoi pas avec un petit chèvre frais un peu fait ?

    Jacques Gautier, un semencier provençal opposé au « brevetage du vivant »

    Il n’est pas si courant de voir un grainetier provençal devenir un vigneron auvergnat. La famille Gautier travaille des semences potagères non loin de Saint-Rémy de Provence depuis les années cinquante. L’entreprise qui emploie une centaine de salariés est reconnue de longue date chez les professionnels  pour les variétés qu’elle a développé tel son melon Galoubet mais aussi pour ses variétés d’haricot, chou-fleur, tomate, salade, fenouil, carotte ou encore poireau. Le bonhomme sait ce qu’il veut et sait jauger le fruité, le juteux ou l’acidité sans oublier la mâche d’un vin. 

    Face à un univers agroalimentaire en voie de concentration et d’uniformisation des modes de culture, Jacques Gautier fait figure d’électron libre et de dernier des Mohicans.  « Nous ne sommes plus beaucoup de semenciers indépendants et je reste opposé au brevetage de ce qui existe dans la nature que cherchent à imposer  des géants comme Bayer ou même Limagrain.»  Une telle singularité ne manquera pas de semer des bonnes graines pour le Saint-Pourçain.

    www.saintpourcain-bellevue.fr/

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