Wine Paris : Salon euphorique mais tristesse de Bacchus

« Wine Paris – Vinexpo Paris » fut un salon paradoxal. Alors que les nouvelles du front viticole étaient plutôt plombantes, on a pu percevoir au fil des stands une certaine euphorie grâce à de bons contacts à l’export. «J’espère que ce salon va percer et qu’on pourra s’affranchir de l’investissement d’un stand à Prowein, ( le salon de Düsserldorf – N°1 mondial ) car cette ville n’a rien de folichon et les coûts d’hébergement y sont rédhibitoires…» confiait une directrice commerciale de coopérative.  

Les bulles en fêtes, les blancs demandés et les rouges en berne. La désaffection croissante pour ces derniers frappe  durement, notamment à Bordeaux. Nombre de viticulteurs ne trouvent pas de repreneurs. Est-ce le signe d’un rejet de vins trop alcoolisés liés au réchauffement climatique ? Les pistes de réponses sont multiples. Certains pointent  également l’inadaptation des cahiers des charges des appellations face au réchauffement climatique. L’INAO n’est que la voix des producteurs répond le négociant Gérard Bertrand…

L’annonce de l’Etat d’autoriser l’arrachage et de mettre 160 millions d’euros pour la distillation devrait soulager plus d’un vigneron à Bordeaux où l’on estime à un million d’hl l’excédent non commercialisé. Pour certains, c’est l’image du bordeaux qu’il faut changer. Et bannir le mot château. 

Reste que si le marché mondial du vin se tient, la France fait face à un changement culturel majeur. Les jeunes français se détournent du vin pour la bière … Peut-être aussi parce que la transmission du savoir sur le vin n’est plus faite entre générations.  

Parmi les tendances, on notera aussi dans les préoccupations : le verre. Les bouteilles « statutaires » plus lourdes que le contenant ne sont plus de mise. La Suède mais aussi le Canada ont posé des limites en termes de poids : entre 300 et 500 g. Ce qui révolutionne pour certains la forme même des bouteilles. Et voilà qu’arrive le vin en canette déjà testé par quelques groupements comme Plaimont. Un début de réponse à la déferlante bière ?