Mas Amiel, terroir rare

Le Mas Amiel produit une vingtaine de cuvées. A commencer par les vins doux naturels qui représentent 50% de la production. Ici s’exprime l’art du mutage quand on ajoute au moût 10% d’alcool vinique (95°) avant pressurage afin de stopper la fermentation et le travail des levures. Après un mois de macération, ces vins doux 100% grenache sont élevés soit en barriques 18 mois soit en cuve de 10 mois. Il en sort des vins fruités et élégants.

Mais la spécialité de la maison, ce sont les vins oxydatifs. A Mas Amiel, ils ont une vie de bagnard de Cayenne qui évoque Steve McQueen dans « Papillon ». Après mutage et macération, on les enferme dans des bonbonnes placées dehors. Ils supportent froid et chaleur pendant douze mois. Ensuite, ils sont transvasés dans des foudres de chênes. Durant une période allant 5 à 20 ans, ils y poursuivent lentement leur oxydation. Cette violence des éléments donne des vintage uniques où l’amertume du chocolat se mélange à la menthe et à l’eucalyptus. «On envisage de refaire un foudre pour continuer la production des vintages mais plus personne ne sait en fabriquer.» déplore Jean-Marie Piqué.

Il y a aussi les vins tranquilles. A Mas Amiel, on privilégie les sélections parcellaires. Car certaines parcelles sont plantées en vignes séculaires. Combinées au terroir, elles donnent des expressions uniques aux vins. Pour elles, Olivier Decelle se fait poète façon « Saint Ex » avec une gamme baptisée « Terres Rares ». Chacune vinifiée séparément en cuve inox avec des levures indigènes et de très légers remontages.
Exemple « Vol de nuit », réalisé à partir de carignan centenaire au nez intense et au profil finement épicé ou « Alt.433m », assemblage de grenache et de lladoner pelut (vieux cépage catalan) planté sur les parcelles les plus hautes du domaine pour une finesse et une fraîcheur maximale. Evidemment, le prix s’en ressentent : 25 € la bouteille. Mais c’est le prix de la rareté.

www.masamiel.fr