Vignoble bordelais : mildiou, le fléau de trop

Tout semblait bien parti pour réaliser un bon millésime 2023 en bordeaux jusqu’à cette succession d’orages et de chaleurs tropicales qui se sont succédé à partir de juin. Un climat quasi-tropical qui a favorisé le développement du champignon sur 90 % du vignoble bordelais. Du jamais vu assure-t-on à la Chambre d’Agriculture de la Gironde. Le mildiou impacte notamment très fortement le merlot, principal cépage du Bordelais (60% de la superficie). 

Les élus ont tiré la sonnette d’alarme car bien des vignes pourraient ne pas être vendangées car totalement « grillées » . Ainsi la sénatrice de la Gironde, Nathalie Delattre, elle-même viticultrice, demande à l’Etat «de déclencher le nouveau dispositif assurantiel universel au bénéfice des professionnels ayant subi plus de 50% de perte de récolte en raison de l’excès de pluviométrie constaté».

Ce mildiou c’est le fléau trop pour le vignoble bordelais qui venait de finaliser un programme d’arrachage de 9500 ha pour un coût de 57 millions d’euros financé en partie par l’Etat, la région et le CIVB. Sans oublier le programme de distillation destiné à vider des cuves pleines qui pourraient ne pas être remplies cette année du fait de ce mildiou… 

Reste à savoir si les vignes traitées aux produits phytosanitaires classiques sont plus ou moins touchées que celle travaillées en bio ? A ce stade, seule une étude en profondeur permettra d’obtenir des éléments précis. Pour l’instant les vignerons bios ont tendance à multiplier le nombre de passage pour répandre leur « bouillie bordelaise » dont on ne peut dire pour le moment si elle est ou non bien nommée…